Allier : les militants affichent leur cohésion et leur détermination

Congrès d’UD par Françoise Lambert

Environ 250 adhérents ont participé au XXXè congrès des syndicats Force Ouvrière de l’Allier, qui s’est tenu le 3 juillet 2018 à Moulins, sous la présidence de Pascal Pavageau, secrétaire général de la confédération. Françoise Lambert a été réélue au poste de secrétaire générale de l’Union départementale (UD).

Tous ensemble : lors du 33è congrès des syndicats FO de l’Allier, le 3 juillet, les 250 militants FO présents ont montré leur détermination à se battre, à ne rien lâcher de leurs acquis et à œuvrer au développement de Force Ouvrière dans le département.

Le congrès a aussi permis de constater un rajeunissement des militants, et donc de montrer une belle vitalité, selon les termes de Françoise Lambert, réélue dans ses fonctions de secrétaire générale de l’Union départementale FO.

Vingt-quatre nouvelles implantations FO en trois ans

Pas moins de vingt-quatre nouvelles implantations syndicales FO ont été faites en trois ans, s’est-elle félicitée. FO s’est notamment implantée à la médecine du travail dans tous les corps de métiers (administration, médecins, ingénieurs…) et à la SECANIM, une usine d’équarissage (chimie).

Un syndicat FO a été recréé au casino de Vichy — FO s’y était implantée dès 1948 mais il n’y avait plus de syndicat dans l’établissement de jeux depuis plusieurs années. L’effort de développement s’est notamment porté sur la syndicalisation des salariés isolés, bien souvent mal informés de leurs droits. Un syndicat des isolés du secteur du transport a été créé, qui regroupe notamment des ambulanciers et des chauffeurs routiers.

Regrouper les salariés isolés

Ainsi que l’a indiqué à la tribune du congrès Colette Delaume, issue des magasins France-Loisirs, le syndicat dont elle est secrétaire, le syndicat des isolés de la Fédération des employés et cadres (FEC), a été monté il y a un an et demi pour regrouper les salariés isolés travaillant dans le commerce ou encore dans des associations.

Des secteurs où l’implantation syndicale n’est pas tâche aisée. Tout comme dans celui des pharmacies. Car celles-ci ne comptent qu’un ou quelques salariés, l’a comme l’a rappelé Maryse Pasquet, secrétaire départementale du syndicat FO des salariés des officines de pharmacie.

L’Allier dénombre beaucoup de petites et très petites entreprises de moins de dix salariés. Nos efforts payent puisque FO a recueilli de bons résultats lors des élections TPE, et obtenu la première place dans le département, indique Françoise Lambert, nous avons la volonté de continuer à développer FO dans l’Allier.

Moins d’habitants, toujours autant de syndiqués FO

Le département a perdu 5 000 habitants, dont une majorité d’actifs sur ces cinq dernières années, mais il y toujours autant de syndiqués FO, constate-elle, C’est la preuve, s’il en est besoin, que les salariés, ici comme ailleurs, sont bien décidés à ne pas se laisser faire.

Alors que l’Allier compte autant de syndiqués FO dans le privé que dans le public, l’enjeu s’annonce de taille pour les prochaines échéances électorales. Elles sont nombreuses : les élections dans la fonction publique (État, territoriale, hospitalière) le 6 décembre 2018, les élections dans les offices HLM, dans les chambres d’agriculture et le renouvellement des instances dans le privé, suite aux ordonnances Macron, qui devra se faire avant la fin 2019.

Aller à la rencontre des salariés

Pour cela, nous devons aller encore plus souvent à la rencontre des salariés pour expliquer nos positions et revendications, a expliqué Françoise Lambert dans son rapport oral devant le congrès.

L’emploi, l’accès aux services publics, ainsi que la nécessité de défendre les retraites et la sécurité sociale à l’orée de nouvelles réformes, ont également été au cœur de son intervention.

Il n’existe plus de liaison ferroviaire entre Montluçon, la deuxième ville d’Auvergne, et Lyon, la nouvelle capitale régionale, dénonce Françoise Lambert. Un pas de plus vers la désertification.


Mettre un arrêt aux suppressions de postes et à la dégradation des conditions de travail

 

Parmi les onze intervenants qui se sont succédé à la tribune du congrès, une majorité de militants, du secteur public comme du privé, ont fait état de déficits en emplois et d’une dégradation des conditions de travail. Cela a notamment été le cas de Catherine Dutheil (hôpital de Montluçon), de Samuel Stellato (conseil départemental) ou de Michelle Kapala (FO-Com).

C’est pourquoi, dans sa résolution, le congrès exige de mettre les moyens indispensables aux missions publiques et de stopper le dumping social et salarial pour sauver l’emploi.

Les secteurs des hôpitaux, des Ehpad, de la territoriale, la DGFIP, les écoles ou encore la police sont particulièrement touchés. Pas moins de quatorze trésoreries ont été fermées ces cinq dernières années, a indiqué Françoise Lambert.

Guillaume Touret, représentant syndical à la fonderie d’aluminium Sadillek — une usine qui recycle de l’aluminium principalement pour l’industrie automobile — est intervenu sur la question des conditions de travail et des risques professionnels. Il a rappelé qu’il avait fallu l’intervention de l’UD auprès de la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de santé au travail) pour obtenir que le nettoyage du système d’aération ne soit plus effectué par des ouvriers de l’usine, mais par une société extérieure.

Philippe Blandin a quant à lui rappelé qu’il était aussi du ressort des élus syndicaux dans les entreprises de veiller au maintien dans l’emploi ou à la réinsertion des salariés handicapés.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante