Alstom : la grande mobilisation

Grève, manifestations… par Valérie Forgeront, FO Métaux

Photographie : F. Blanc / FO Hebdo (CC BY-NC 2.0)

Samedi 24 septembre, c’était journée « ville morte » à Belfort. Lundi avait lieu un comité central d’entreprise extraordinaire au siège d’Alstom à Saint-Ouen près de Paris. Ce mardi 27 septembre, en grève à l’appel de leurs syndicats dont FO, les « alsthommes » manifestent à Saint-Ouen. Ceux de Belfort viennent à Paris en TGV, symbole de la production de leur usine qu’ils refusent de voir disparaitre comme l’a annoncé la Direction.

« Ils ne vont pas nous jeter comme cela » lançait ce mardi 27 septembre Florian Jardinier à son arrivée à Paris. Comme près de 300 autres salariés du constructeur ferroviaire Alstom de Belfort, le militant FO, délégué du personnel sur le site est venu manifester à Saint-Ouen près de Paris devant le siège d’Alstom.

En grève eux aussi à l’appel des quatre syndicats représentatifs (FO, CGT, CFDT, CFE-CGC) dans le groupe (9 000 salariés), des centaines salariés sont venus des autres sites français d’Alstom (Ornans, La Rochelle, Le Creusot, Valenciennes…).

Plus d’un millier d’Alshommes à Saint-Ouen

La manifestation rassemble ainsi plus d’un millier de salariés à Saint-Ouen. Qu’ils arborent ou non la tenue grise et rouge d’Alstom, tous portent le même autocollant-slogan « non à la fermeture ». Et pour cause.

Depuis l’annonce par la Direction le 7 septembre dernier de la cessation en 2018 de la production (assemblage de locomotives) du site de Belfort et son transfert vers l’usine de Reichsoffen en Alsace, les « alshommes » de Belfort (480 salariés) sont sous le choc.

Selon le projet, il ne resterait à Alstom-Belfort qu’environ 80 emplois dédiés à la maintenance du site qui au-delà de ses emplois permanents induit jusqu’à présent une grande activité de sous-traitance dans le bassin d’emplois de Belfort.

Inquiétude sur l’ensemble des sites

Toute la ville est ainsi partie prenante dans la désormais affaire Alstom-Belfort. Après une manifestation qui le 15 septembre dernier avait rassemblé plus de 2 000 personnes dans la ville, ce samedi 24 septembre, Belfort a organisé une journée « ville morte » assortie d’une manifestation qui a réuni 5 000 habitants inquiets pour l’avenir économique et social du territoire.

Plus largement, ce sont tous les salariés du groupe (détenu à 20% par l’État) qui s’inquiètent pour l’avenir des emplois sachant que les différents sites sont fragilisés par une activité qui s’étiole du fait du manque de commandes à réaliser en France. Cela alors que le constructeur ferroviaire ne se prive pas de réaliser sa production à l’étranger.

Des annonces d’ici le 4 octobre ?

Ce matin, 27 septembre, lors d’un comité central d’entreprise, les syndicats ont voté un droit d’alerte économique et demandé une expertise sur la situation du groupe.

La veille, lors d’un CCE extraordinaire qui se tenait au siège d’Alstom à Saint-Ouen près de Paris, Le P-DG du groupe, M. Henri Poupart-Lafarge, a annoncé que le projet de transfert de la production de Belfort était gelé en attendant une réunion prévue avec le gouvernement d’ici le 4 octobre.

Dès le début de ce mois, le secrétaire d’État à l’Industrie, M. Christophe Sirugue, avait annoncé que le gouvernement apporterait des « réponses » pour Belfort d’ici la fin septembre. Depuis trois semaines, le gouvernement assure qu’il se démène pour trouver des solutions pour Alstom. Concrètement de nouvelles commandes pour les sites français.

Les syndicats dont FO attendent ces annonces. Ils demandant à ce que les solutions qui seront présentées permettent la pérennité du site et de ses emplois.


Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FO Métaux Métallurgie