Le 22 juillet dernier le gouvernement a annoncé son intention de réduire les Aide personnalisée au logement (APL) de 5 euros par mois et par ménage bénéficiaires. Plus de 6,5 millions de foyers, dont 800 000 étudiants, seront touchés par cette mesure dès le mois d’octobre prochain. L’économie espérée est de 390 millions d’euros par an et devrait permettre de financer, pour partie, la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) des 330 000 ménages les plus riches…
Certes la recette n’est pas nouvelle. Dans la dernière décennie, les gouvernements successifs n’ont eu cesse de rogner les aides et allocations versées aux plus modestes : gel des aides au logement, suppression du rattachement au foyer fiscal des parents pour les jeunes allocataires, inéligibilité des locataires dont le loyer par mètre carré est trop cher, prise en compte de l’épargne populaire et du patrimoine dans le calcul des APL, etc.
Pour l’AFOC, cette mesure est injuste, dangereuse et révélatrice de la logique économique du nouveau pouvoir en place : injuste car ceux qui n’ont pas les moyens d’être propriétaires ne sont pas responsables de la spéculation immobilière et de l’envolée des loyers qu’ils sont les premiers à subir ; dangereuse car elle va accroitre la paupérisation des plus modestes et des plus jeunes et leur colère ; révélatrice car sous le visage de « la révolution politique annoncée », ce sont toujours les mêmes vieilles recettes libérales qui sont convoquées…
Rappelons enfin qu’en 2016, le rendement de l’ISF représentait pour les caisses de l’État près de 5,6 milliards d’euros… La réduction de la dette publique et les critères de Maastricht ont donc « bon dos » quand il s’agit de financer les cadeaux faits aux plus riches !