Après son congrès, l’UD de l’Aisne plus que jamais mobilisée contre la casse sociale

Congrès d’UD par Michel Pourcelot

L’Union départementale FO de l’Aisne a, le 19 juin dernier, tenu son Congrès et élu son nouveau secrétaire général dans un département particulièrement en difficulté, où la situation économique et sociale ne cesse de se détériorer.

Quelque 130 participants venus du public comme du privé, dont 32 porteurs de mandats, ont participé le 19 juin 2019, à Essigny-le-Grand (02), près de Saint-Quentin, au 27e congrès de l’Union départementale de l’Aisne. Secrétaire général adjoint depuis une décennie, François Pozzo di Borgo, a été élu nouveau secrétaire général. Pour lui, il y a fort à faire dans un département où pratiquement tous les indicateurs sont « dans le rouge ». Au 4e trimestre 2018, le taux de chômage s’élevait à 12,2 % (et même 14,6 dans la Thiérache) contre 8,5 au plan national. Le ministère du Travail a même cité, en 2018, l’Aisne comme un exemple de cumul de problèmes graves, combinant un taux de chômage élevé et une faible progression voire un recul de l’emploi, à l’instar de l’Ariège, des Ardennes et de l’Ardèche. Depuis la situation ne s’est pas améliorée bien au contraire et ce indubitablement en raison de la politique gouvernementale. Ne serait-ce que dans les services publics, Santé et Finances publiques.

L’Aisne gravement touchée par la « géographie revisitée »

Juste après la tenue du Congrès, la Commission administrative (CA) de l’UD FO de l’Aisne, réunie le 2 juillet 2019, a pris connaissance du projet de « géographie revisitée » du plan dit Darmanin, présenté aux agents de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP). Dans l’Aisne, on passerait de 19 trésoreries actuellement (contre 46 en 2001) à 6 centres de gestion comptable. Il ne resterait plus qu’un service des impôts aux particuliers (SIP) contre 6 aujourd’hui. Idem pour les services aux entreprises (SIE). Alors même que l’Aisne, très rurale, avec quelque 800 communes, comme le rappelle F. Pozzo di Borgo, a été citée en mars dernier dans un rapport de la Cour des comptes comme un département où l’accueil physique du réseau DGFIP a reculé de 18,5% entre 2013 et 2018 tandis que le nombre d’appels téléphoniques augmentait de 244,6%. Outre donc l’abandon de la conception d’un service public républicain accessible pour tous tout au long de l’année, ce projet se double de suppressions d’emplois, non chiffrées à ce jour, mais que l’on peut évaluer entre 10 et 15% des effectifs actuels d’ici 2022. Ainsi, quinze ans après la création de la DGFiP, les effectifs reviendraient au niveau de la seule Direction des Impôts d’alors. C’est un plan social d’une violence inouïe !, a dénoncé la CA de l’UD-FO 02 dans une motion de soutien aux agents de la DGFIP, le 2 juillet dernier. Dans celle-ci, elle a, avec les agents de la DGFIP, exigé le retrait du projet Darmanin, ainsi que de tous les projets de loi organisant la liquidation de la Fonction publique, des services publics, des emplois et des statuts des fonctionnaires (projets de loi de « transformation de la Fonction publique, « Ma santé 2022 », « pour une école de la confiance »). Lesquels s’articulent dans le Plan Action Publique 2022, visant, au nom de la réduction de la dépense publique, à mener à terme ce processus de démantèlement de la fonction publique, des services publics et des statuts des fonctionnaires en programmant la suppression de 120 000 postes et en généralisant l’emploi contractuel en lieu et place des statuts, rappelle la résolution générale de ce 27e congrès de l’UD-FO de l’Aisne, adoptée le 19 juin 2019.

Urgences

Côté Santé, dans l’Aisne, les urgences de Soissons, Saint-Quentin et Chauny ont rejoint la grève dans le cadre du mouvement national lancé au printemps. Le 2 juillet, jour où les personnels étaient appelés à manifester à Paris, par le collectif de grève inter-urgences et les fédérations hospitalières FO, CGT et SUD, la CA de l’UD FO 02 leur a apporté son soutien total et a stigmatisé la succession des contre-réformes programmant la fermeture de dizaines de milliers de lits (69 000 depuis 2003), de dizaines de services, la suppression de dizaines de milliers de postes, et organisant le démantèlement méthodique de l’hôpital public au nom de la réduction des déficits publics (loi Hôpital Santé et Territoire de 2009, loi de Modernisation de notre système de santé de 2016, projet de loi Ma santé 2022…).

Conforama

L’Aisne, déjà fragilisée par la désindustrialisation dénoncée par le Congrès de l’UD, est aussi impactée par le plan de restructuration de Conforama, annoncé le 1er juillet : le magasin de Château-Thierry doit fermer (25 licenciements) tandis que des licenciements seraient prévus des suppressions de postes à Saint-Quentin (2), Soissons (6) et Laon (4), selon la FEC-FO. La CA de l’UD FO 02 en a appelé le 2 juillet 2019 à la responsabilité du Gouvernement qui distribue sans contrôle et sans contrepartie des millions d’euros d’aides publiques comme le CICE (63 M€ chez Conforama) au détriment des salariés et des Français qui financent les plans de licenciement des grands groupes avec leur impôt.

Une quarantaine de syndicats…

Au total, une quarantaine de syndicats étaient représentés à ce 27e congrès de l’UD FO 02, allant de la métallurgie (Godin, Volkswagen, Hazemeyer, Crown Cork, Proméo...), à la Chimie (Dow France, Soprocos, Vauxrot...), en passant par commerce et alimentation (Conforama, Selecta, Carrefour, Lu, Tereos...), pharmacie, banques (CIC, Crédit Agricole), transports, SNCF, Poste, Télécom, Finances publiques, Police, Préfecture, Santé publique et privée, fonction publique territoriale, enseignement (premier et second degré, général et professionnel, formation pour adultes...), action sociale et Pôle emploi. Pour le nouveau secrétaire général de l’UD FO Aisne, il lui faut développer l’UD et renforcer les positions de FO. La défense du syndicalisme indépendant passe d’abord par la construction et le développement de la Confédération FO et de ses syndicats, souligne d’ailleurs la résolution générale de ce congrès, qui, également, appelle l’ensemble des syndicats de l’Union Départementale à prendre sans attendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la réussite du rassemblement national appelé par la Confédération le 21 septembre.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante