Areva : après les annonces du gouvernement, FO attend de pied ferme la négociation du 9 juin

Emploi et Salaires par Evelyne Salamero

Le 2 juin 2015, Marcoule (30).

Au lendemain d’une grève sans précédent des salariés d’Areva, à l’appel de FO et de quatre autres organisations syndicales, contre le démantèlement du groupe et pour la défense des emplois, l’État s’est engagé mercredi 3 juin au soir à renflouer de sa poche, en partie, les finances d’Areva, qui lui appartient à 87%, tout en tranchant en faveur d’une reprise par EDF (également propriété publique à 84,5%) de la majorité de son activité réacteurs.

La ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, a indiqué que le montant de la recapitalisation par l’État ne sera fixé qu’à l’issue des négociations entre EDF et Areva, qui doivent durer un mois. « Il faut faire l’inventaire de l’ensemble des besoins, des autres ressources financières qui peuvent être mobilisées », a-t-elle souligné.

Pour FO, le plan de restructuration doit être remis à plat

Ce 4 juin, les délégués FO Areva prennent acte des décisions annoncées, tout en soulignant qu’« à ce stade seule la partie capitalistique est traitée, sans qu’une véritable stratégie industrielle soit réellement définie ». Ils rappellent donc que FO reste opposée à l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique en France et que « le financement d’installations fiables et sûres doit rester la priorité ».

De plus, avertissent-ils, dès la prochaine négociation, le 9 juin, ils exigeront « la remise à plat » du projet de restructuration présenté par la direction d’Areva. Celle-ci entend notamment supprimer entre 5 000 et 6 000 postes dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France.

« Si FO s’inscrit pleinement dans le dialogue social, soulignent les délégués FO, nous ne pourrons cautionner un monologue de notre DRH qui poursuivrait comme si rien de nouveau n’était intervenu. »

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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