Nous avons obtenu ce que nous voulions par le dialogue social, en parvenant à éviter la grève
, se réjouit Philippe Lartigau, délégué syndical FO au sein de la Régie régionale des transports landais et de Trans-Landes. C’est une bonne nouvelle pour les usagers, qui n’ont pas connu de perturbations sur ces services publics de transport, et pour les travailleurs qui ont obtenu une reconnaissance salariale et cela sans la perte de salaire qu’implique un mouvement de grève.
Les chauffeurs de bus des Landes étaient prêts en effet à se mobiliser pour leurs salaires, à la suite de l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO). A cela, rien d’étonnant : l’autorité de tutelle de la société de transport de bus urbains, la Région, ne proposait initialement qu’une revalorisation salariale de 1,5 %. Par la suite, les élus ont concédé 2,5 % et bloqué à ce niveau en évoquant une clause de revoyure en septembre. Mais cela demeurait e insuffisant au regard de la hausse de l’inflation qui se profile. Nous demandions une hausse de 10 %, espérant arriver à 5 % à la fin.
Une enveloppe de 655 000 euros pour les augmentations de salaires
Après plusieurs réunions, Force ouvrière, syndicat majoritaire, a finalement réussi à obtenir de vraies avancées pour les 350 travailleurs que compte la société : des hausses de 4% à 6% de leur salaire brut selon les catégories professionnelles. Incluant une mesure de rétroactivité (au début de l’année), cette revalorisation représente une enveloppe de 655 000 euros.
Pour Philippe Lartigau, la priorité était à donner aux bas salaires « majoritaires dans la société ». Ils sont ainsi revalorisés de 4 % en avril puis de 2 % à l’automne, soit une augmentation générale de 6,08 %, ce qui est historique dans ce métier. Au niveau local, nous faisons mieux qu’au niveau national
dans la branche, souligne le délégué. Les salariés ont constaté qu’ils pouvaient compter sur nous. Cela nous permet aussi de préparer les prochaines élections professionnelles.
Nous avons fait pression en évoquant cette grève dans les médias
Pour parvenir à leur fin, avec FO, les salariés de la Régie, ont mis la pression. Plus de 5 000 tracts ont été distribués, notamment sur un rond-point aux abords du siège de la société, à Saint-Vincent-de-Paul, le 15 avril dernier. Nous avons échangé avec les automobilistes qui se sont montrés très accueillants, comprenant nos revendications.
Si la grève, prévue le 2 mai, date de la rentrée scolaire, n’a pas eu lieu, les salariés étaient prêts : sur un effectif de 200 chauffeurs, 150 avaient exprimé leur intention de faire grève. Nous avons fait beaucoup pression en évoquant cette grève dans les médias, notamment locaux,
La nécessité de rendre les salaires attractifs
Dans un communiqué commun, la direction de la Régie et les organisations syndicales se sont félicités de l’accord trouvé, marque d’un compromis efficace dans le cadre d’un dialogue social. Nous resterons bien sûr vigilants concernant les années à venir
, précise toutefois Philippe Lartigau. Et les raisons ne manquent pas. Le militant met ainsi en avant le manque d’attractivité du métier : Régulièrement, Trans-Lande est contraint de refuser du travail faute de personnel
, rage-t-il. La faute à des conditions de travail compliquées mais surtout, des rémunérations très faibles. Un chauffeur de bus gagne en moyenne 1 380 euros net par mois
, soit peu au-dessus du Smic, revalorisé à 1 302,64 euros nets par mois. Et ces salaires faibles se constatent aussi au niveau national dans le transport urbain et trans-urbain de voyageurs.
Fort de cette victoire, Philippe Lartigau remercie
d’ailleurs la fédération FO des Transports et de la Logistique (FO-UNCP) pour son soutien, notamment par son refus de signer les accords de branche prévoyant des revalorisations salariales minimes. Les salariés ont constaté qu’ils pouvaient compter sur nous. Cela nous permet aussi de préparer les prochaines élections professionnelles.