Ascoval : l’Etat doit prendre ses responsabilités

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront

© Franck CRUSIAUX/REA

Les « 280 salariés d’Ascoval sont en grand danger » alertait FO Métaux le 23 octobre. Placée en redressement judiciaire début 2018 suite à la liquidation de son actionnaire principal, Asco Industries (le groupe AscoMetal a été repris par le suisse Schmolz-Bickenbach lequel n’a pas pris de participation dans Ascoval), l’aciérie de Saint-Saulve (Nord) risque la fermeture si elle ne trouve pas un repreneur.

Si le 24 octobre, le tribunal de Strasbourg a accordé un délai supplémentaire de quinze jours à la période de redressement, soit jusqu’au 7 novembre, reste à savoir si ce sursis sera suffisant et constructif.

Appel à l’actionnaire de Vallourec… L’État

Alors que qu’un groupe franco-belge, Altifort, s’est déclaré repreneur, promet de conserver les emplois et même d’en créer, le projet semblait dans l’impasse ces derniers jours. Altifort demande en effet au sidérurgiste Vallourec –actionnaire à 40% d’Ascoval et son principal client – d’investir 35 millions et de garantir un volume de commandes sur 18 mois. Or, Vallourec dont l’État est actionnaire s’y refuse.

Le 26 octobre, des salariés d’Ascoval bloquaient le site de Saint-Saulve et celui de Vallourec à Aulnoye-Aymeries (Nord, 220 salariés). Créé il y a deux ans, le syndicat FO d’Ascoval (un des quatre syndicats du site) demande bien sûr le maintien de tous les emplois indiquait le représentant syndical Dominique Dufner. Près de là, sur le site Vallourec, le syndicat FO a affirmé sa « solidarité » avec les salariés de Saint-Saulve et fait part aussi de sa crainte de prochaines suppressions d’emplois chez Vallourec, dans cette usine spécialisée dans les tubes en acier.

Le 26 octobre, le ministère de l’Economie a quant à lui réuni à Paris les protagonistes du dossier Ascoval. Pour la fédération FO de la métallurgie « en tant qu’actionnaire de référence de Vallourec via BPI France avec 16% du capital, l’État a une responsabilité dans ce dossier et doit se montrer à la hauteur ». Il est « impensable de laisser tomber Ascoval ».

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante