Les assistantes maternelles toujours mobilisées contre la réforme de l’assurance chômage

Multi-emplois par Evelyne Salamero, FGTA-FO

Les assistantes maternelles ont manifesté le samedi 2 février dans une trentaine de villes, notamment à Paris, contre la réforme de l’Assurance chômage, à l’appel notamment de FO. Explications.

Après une pétition en ligne qui a déjà recueilli plus de 60 000 signatures et une première mobilisation le 17 novembre dernier, les assistantes maternelles ont de nouveau battu le pavé un peu partout dans le pays, arborant cette fois des gilets roses, à l’appel du syndicat des emplois de la famille de la FGTA-FO (agriculture et alimentation) et de la CGT Services à la personne.

Les raisons de leur colère

Actuellement, les salariés en situation de multi-emplois, à l’instar des assistantes maternelles qui gardent plusieurs enfants, peuvent en cas de perte de l’un de leur contrat de travail percevoir une allocation de chômage (entre 57% et 75% du salaire perdu).

Ce dispositif de cumul emploi-chômage mis en place par la convention Unedic de 2014 et dont la confédération FO refuse la remise en cause, permet d’atténuer la précarité d’une profession particulièrement exposée aux ruptures de contrats, au moment par exemple de la scolarisation des enfants, du déménagement des parents ou même de l’hospitalisation des grands-parents.

Mais la règle actuelle mérite d’être corrigée, indique le document de cadrage de la négociation de la réforme de l’Assurance chômage transmis le 25 septembre aux interlocuteurs sociaux par le Premier ministre, avec pour objectif de réaliser trois milliards d’économies sur trois ans. Les droits en vigueur peuvent conduire, dans certains cas, des personnes à bénéficier d’un revenu global très proche d’une activité à temps plein en cumulant revenu d’activité et chômage, souligne le document.

Un salaire horaire net moyen de 3,38 euros net par enfant

Dans le sillage de ce document de cadrage du gouvernement, les propositions du Medef visant à diminuer le complément d’activité ne se sont pas fait attendre. Les scénarios proposés par le Medef sont totalement inadmissibles pour des salariés qui permettent à des millions de Français d’aller travailler chaque jour ou de conserver leur autonomie au domicile, dénonce la FGTA FO qui a d’ores et déjà prévenu que dans un contexte social très dégradé, d’autres actions, y compris une ou des journées nationales de grève, pourraient être organisées.

Et pour cause. Selon un rapport de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France) de 2018, le pays compte près de 326 716 assistant(e)s maternel(le)s. Des femmes, à 99%. Leur salaire horaire net –moyen– était de 3,38 euros nets en 2016 par enfant. Selon des chiffres de l’Unedic du deuxième trimestre 2015, sur 105 000 assistantes maternelles travaillant à ce moment-là, les deux tiers cumulaient salaire et allocations pour un salaire d’environ 1 400 euros brut.

Le complément d’activité versé par Pôle emploi est un élément essentiel pour disposer d’un revenu à peine décent, résume le syndicat FO, qui entend bien tout mettre en œuvre pour qu’il soit maintenu.

De même, il revendique l’accès à la médecine du travail pour ces salariées, trop isolées mais qui veulent faire valoir leurs droits.

 

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

FGTA-FO Travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation et des services connexes

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