A près la promesse du Premier ministre Michel Barnier d’un renouveau du dialogue social
, démarche saluée par le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, voici les actes. Dans un courrier daté du 9 octobre, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a invité les leaders des organisations syndicales et patronales à ouvrir dès que possible
des discussions sur les règles d’assurance chômage et sur l’emploi des seniors, répondant ainsi à une revendication de FO.
Ces deux dossiers, étroitement liés, avaient fait les frais, en avril dernier, de l’échec de la négociation sur le « Pacte de la vie au travail ». Un volet sur l’emploi des seniors était censé venir compléter l’accord sur l’assurance chômage signé en novembre 2023 par les organisations patronales et trois organisations syndicales dont FO. Suite à cet échec, le précédent gouvernement n’avait pas agréé l’accord sur l’assurance chômage et en avait profité pour décréter un énième projet de réforme, dont la mise en œuvre avait été suspendue le 30 juin.
Amélioration de l’accès aux retraites progressives
Concernant l’assurance chômage justement, les discussions reprendront sur la base de l’accord trouvé l’an dernier, un texte qui amenait quelques progrès sur l’indemnisation des saisonniers et des primo-accédants
, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi. La ministre n’a pas transmis de nouvelle lettre de cadrage aux négociateurs mais elle leur demande 400 millions d’euros d’économies supplémentaires par an, qui pourraient notamment être trouvés sur le système d’indemnisation des travailleurs frontaliers.
Pour laisser du temps aux discussions, les règles actuelles d’assurance chômage, qui expirent le 31 octobre 2024, devraient être prolongées par décret jusqu’au 31 décembre. Si un accord est trouvé, il faudra six semaines pour l’agréer : nous avons donc jusqu’à mi-novembre pour négocier
, précise Michel Beaugas.
Sur l’emploi des seniors, les discussions devraient repartir de la dernière version du texte présentée en avril dernier en l’améliorant, notamment sur la retraite progressive
, explique Patricia Drevon, secrétaire confédérale FO en charge du dossier. Le développement de ce dispositif, revendiqué par les organisations syndicales mais balayé par le patronat lors de la précédente négociation, est encouragé par le gouvernement, qui souhaite un assouplissement des conditions d’accès
. Le calendrier est très serré mais on ne part pas de rien,
Les deux discussions devraient être menées en parallèle. Le « coût » du développement des retraites progressives, évalué entre 300 et 400 millions d’euros, serait équilibré, prévoit le gouvernement, par les économies faites sur l’assurance chômage.