Depuis le 22 octobre, les organisations syndicales et patronales ont commencé à négocier sur l’Assurance chômage et l’emploi des seniors, à la suite de l’invitation du gouvernement. Elles ont jusqu’au 15 novembre pour se mettre d’accord. Après l’échec des négociations au printemps dernier sur le « pacte de la vie au travail » et le refus du précédent gouvernement d’agréer l’accord sur l’Assurance chômage de novembre 2023, une fenêtre s’ouvre pour relancer le paritarisme sur ces thèmes. À condition que le patronat fasse preuve de bonne volonté
, et il va falloir, pour trouver le bon équilibre entre les deux textes, insiste FO. Sur l’Assurance chômage, les discussions devraient repartir sur la base de l’accord de 2023, signé par trois syndicats dont FO. De quoi avancer assez vite. Reste que Astrid Panosyan-Bouvet, la nouvelle ministre du Travail, attend 400 millions d’euros d’économies supplémentaires par an sur l’Assurance chômage. La ministre suggère de travailler sur l’indemnisation des travailleurs frontaliers, laquelle représentait 800 millions d’euros en 2023 pour le régime. Mais ce n’est qu’une option. Le 29 octobre, les syndicats espéraient commencer à plancher sur un projet d’accord.
L’enjeu de la retraite progressive pour les seniors
Côté emploi des seniors, l’ouverture des négociations a été constructive, ce qui n’était pas le cas l’an passé
, indique Patricia Drevon, secrétaire confédérale FO chargée du dossier. Pour tenter de trouver un accord en quatre semaines, syndicats et patronat ont simplifié l’ordre du jour. Le projet d’accord en faveur de l’emploi des salariés expérimentés
, étudié le 29 octobre, prévoit des avancées, comme une négociation de branche obligatoire sur l’emploi et le travail des seniors (tous les quatre ans) et dans les entreprises de plus de 300 salariés (tous les trois ans). Le dossier de l’emploi des seniors charrie des crispations. Le patronat brandit à nouveau un CDI (baptisé « Contrat de valorisation de l’expérience ») pour les plus de 60 ans, avec exonération progressive
des cotisations chômage.
La retraite progressive, point d’achoppement l’an dernier, promet d’être l’autre point dur de la négociation. FO a proposé d’en faire un droit opposable à partir de 60 ans, pour les salariés ayant acquis 150 trimestres. Avec maintien des cotisations retraite à 100 %. Mais le patronat refuse ce principe d’un droit opposable. Et le maintien intégral des cotisations retraite serait sous réserve
de l’accord de l’employeur.