Assurance chômage : le bâton et la carotte pour les demandeurs d’emploi

Les articles de L’InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

Conseil d’État (CC BY 2.0)

Si le gouvernement vante ses mesures présentées, tels des soutiens au pouvoir d’achat des actifs et retraités ou encore à la formation des demandeurs d’emploi, ces assertions volent en éclats à l’épreuve de la réalité : des mesures et des réformes qui, au contraire, attaquent les droits ou encore réduisent les moyens des services publics au nom de la réduction des dépenses publiques, y compris depuis la crise. Chaque jour, FO mène ainsi une bataille, âpre, pour la défense des droits, pour l’emploi ou encore pour la hausse des salaires de travailleurs dont le porte-monnaie est actuellement asséché par des dépenses contraintes supplémentaires, liées notamment à la flambée des prix de l’énergie. Panorama.

L ’audience au conseil d’État concernant le nouveau recours déposé par les organisations syndicales contre la réforme de l’Assurance chômage s’est tenue le 14 octobre. Avec le durcissement au 1er octobre des règles de calcul du montant de l’indemnisation, plus de 1,2 million de chômeurs pourraient voir leur allocation journalière baisser, en moyenne de 17 %. Pour les employeurs en revanche, l’effet du bonus-malus ne sera appliqué qu’en septembre 2022.

Le juge des référés devrait se prononcer sur la suspension du décret avant le premier versement des allocations nouvelle formule, début novembre. La juridiction, qui avait déjà bloqué un décret similaire en juin, statuera ultérieurement sur le fond du dossier.

Vers l’employabilité contrainte ?

En parallèle, pour pousser les chômeurs de longue durée à reprendre un emploi dans les secteurs en tension, le gouvernement a annoncé le 8 octobre l’octroi d’une prime de 1 000 euros (versée en deux temps) pour ceux qui acceptent de se former en entreprise sur les métiers qui recrutent, comme l’hôtellerie ou le bâtiment. Après le bâton de la réforme, le gouvernement lance une carotte pour les forcer à aller vers un métier dont ils ne veulent pas, il ferait mieux de conserver le montant de l’indemnisation, dénonce Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération