Après François Hollande, c’est l’exécutif qui s’immisce dans la négociation paritaire de la future convention Unédic qui expire le 30 juin. Tout en reconnaissant que la discussion du régime d’Assurance chômage relevait des interlocuteurs sociaux, la ministre du Travail Myriam El Khomri a déjà prévenu qu’en l’absence d’accord, « l’État prendra ses responsabilités et regardera toutes les pistes, y compris la dégressivité des allocations », et « prendra un décret ».
Le 1er février, le ministre des Finances Michel Sapin a renchéri sur iTELE en estimant que la dégressivité « fait partie des choses qui seront discutées par les partenaires sociaux ».
FO s’y oppose. La diminution progressive des allocations, effective dans peu de pays, avait déjà été expérimentée en France entre 1992 et 2001. « Cette mesure n’avait pas incité au retour à l’emploi, c’était même l’effet inverse sur le chômage de longue durée », rappelle Stéphane Lardy, secrétaire confédéral chargé de l’emploi.
D’autres pistes d’économies
Actuellement, les demandeurs d’emploi perçoivent 57 % de leur ancien salaire brut jusqu’à épuisement des droits. Ils peuvent ensuite, sous conditions, percevoir une allocation de solidarité (ASS) plafonnée à 490 euros, « qui est déjà une forme très dure de dégressivité », comme le souligne FO.
Au-delà d’une baisse du chômage, l’objectif du gouvernement est de réduire la dette du régime, qui devrait atteindre 29,4 milliards d’euros fin 2016. La Cour des comptes, dans un rapport remis le 12 janvier à l’Unédic, préconise d’autres pistes d’économies, notamment une hausse des cotisations, inchangées depuis 2007. Les Sages soulignent que 0,1 point de cotisation représente un montant d’environ 500 millions d’euros.
Focus : Le chômage des jeunes ne baisse pas
À la parution des chiffres du chômage le 27 janvier, la ministre du Travail s’était félicitée d’une baisse de 4 % du chômage des jeunes en 2015. Mais en prenant en compte l’activité partielle (catégories A, B et C), cette baisse n’est plus que de 0,5 % (4 010 inscrits). Le site Alter éco plus précise que le service civique, qui a représenté 6 900 jeunes sur cette période, a été sorti de ces trois catégories. Sans ce changement, la hausse des 15-24 ans inscrits à Pôle emploi aurait été de 2 890 personnes.