Le gouvernement ayant finalement fait marche arrière quant à une obligation de surtaxation des CDD, le Medef ne menace plus de boycotter la renégociation de la convention Unédic. Il a donc accueilli le 12 mai la sixième séance de débats, mais sans assouplir pour autant sa position. Il s’oppose toujours à la hausse des recettes de l’Assurance chômage, notamment via un renchérissement des contrats les plus précaires, une revendication de FO soutenue par tous les syndicats.
Deux documents de chiffrage réalisés par l’Unédic ont été remis sur table. Les discussions, très techniques, ont porté sur les seniors et sur un changement du mode de calcul des indemnités. Prendre en compte le nombre de « jours de travail effectifs », et non plus le nombre de jours couverts par le contrat de travail, permettrait de réaliser entre 450 millions et 1,5 milliard d’euros d’économies en année pleine, selon l’Unédic.
Dernière réunion programmée le 14 juin
« Nous attendons toujours le chiffrage de nos propositions par l’Unédic, a précisé Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi et chef de la délégation FO. Et je ne me prononcerai pas sur le changement du mode de calcul tant que le patronat n’acceptera pas de moduler les cotisations. La négociation, c’est un package global. »
Deux réunions sont encore programmées, le 30 mai et le 14 juin, date que le Medef espère conclusive. Même si un accord y était trouvé, techniquement il ne pourrait pas être converti en convention d’ici au 1er juillet. La convention actuelle, qui expire le 30 juin, devra donc être prorogée, au moins de quelques semaines.
Focus : Intermittents : quel avenir pour l’accord de branche ?
L’accord professionnel sur le régime spécifique d’indemnisation chômage des intermittents, trouvé le 27 avril, a été signé par tous les négociateurs, dont la fédération du spectacle Fasap FO. Le comité d’experts a jusqu’au 18 mai pour évaluer son impact financier. Il devra ensuite être validé par les négociateurs du régime général Unédic. Le cadrage Medef-CFDT, refusé par FO, leur imposait 185 millions d’euros d’économies d’ici à 2018. Pour combler le différentiel, le gouvernement abonderait un fonds de soutien à l’emploi à hauteur de 90 millions d’euros.