Assurance chômage : les négociations abordent le régime général

Emploi par Clarisse Josselin

Les organisations syndicales et patronales se retrouvent le 7 avril au siège du Medef pour poursuivre la renégociation de la convention d’assurance chômage. Après trois séances consacrées aux intermittents du spectacle, elles vont désormais s’attaquer à la question du régime général. Elles vont devoir trouver un accord sur une solution financière viable, alors que la dette atteint près de 30 milliards d’euros. FO refuse toute remise en cause des droits des demandeurs d’emploi et plaide pour une augmentation des ressources.

Les organisations syndicales et patronales vont entrer le 7 avril dans le coeur de la renégociation de l’assurance chômage, qui fixe les ressources et les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les discussions avaient démarré le 22 février, mais elles ont jusqu’à présent été exclusivement consacrées à l’élaboration d’un document cadrant la renégociation professionnelle du régime des intermittents du spectacle.

L’enjeu est désormais de trouver une solution financière viable pour le régime général, alors que la dette de l’Unedic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage, atteindra près de 30 milliards d’euros fin 2016. Pour ce premier tour de table, aucun texte ne sera soumis à la discussion. Chaque organisation va exposer ses propositions et les curseurs qu’elle est prête à activer.

Un déficit en lien avec à la conjoncture

Pour la délégation FO, menée par le secrétaire confédéral Stéphane Lardy, l’équilibre ne devra pas se faire au détriment des droits des allocataires, comme pourrait être tenté de le demander le patronat.

A l’ouverture de la négociation le 22 février, Stéphane Lardy avait rappelé que la situation financière du régime d’assurance chômage était particulièrement sensible à la conjoncture. Avec un taux de chômage historiquement élevé, autour de 10,6 %, un déficit se creuse automatiquement, puisqu’il y a moins de cotisants et plus d’indemnisés.

Les discussions prolongées au moins jusqu’à fin mai

Pour FO, l’urgence est de trouver des ressources supplémentaires pour le régime afin de faire face aux demandes d’allocations. Elle propose notamment la mise en place d’un système de bonus-malus sur la cotisation chômage de l’employeur selon son taux de recours aux contrats précaires, sur le modèle de l’ATMP.

Les CDD et autres missions d’intérim produisant de fait moins de cotisations et donnant lieu à de plus fréquentes indemnisations, ce système pourrait générer un gain de 4 milliards d’euros. Il vise surtout à modifier le comportement des employeurs.

L’actuelle convention expire au 1er juillet 2016. Le patronat souhaitait clore la négociation mi-mai. Mais compte tenu du retard pris, les discussions seront prolongées au moins jusqu’à fin mai.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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