Assurance chômage, smic, salaires : quand le gouvernement manie les paradoxes

Revue de presse par Christophe Chiclet, L’inFO militante

Alors qu’octobre approche, le gouvernement confirme sa volonté de maintenir l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage qui ne fera cependant qu’aggraver la précarité des actifs privés d’emplois. Parallèlement, il presse toujours le patronat d’appliquer des hausses de salaires sans pour autant donner lui-même de signes tangibles de sa volonté de donner un coup de pouce au Smic, hors la hausse mécanique d’octobre, et tandis que le pouvoir d’achat des travailleurs les plus modestes est en souffrance.

Libération
Triste constat : Ni le Conseil d’État, ni les syndicats ne l’arrêtent. À quelques mois de l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron semble bien décidé à faire passer l’une des plus emblématiques réformes du quinquennat. La réforme de l’assurance chômage, qui devait entrer en vigueur le 1er juillet, avait subi fin juin un camouflet de la part du Conseil d’État qui l’avait suspendue, s’inquiétant d’une situation économique incertaine. La juridiction avait été saisie en référé par plusieurs syndicats, unanimement opposés à ce projet, qu’ils jugent pénalisant pour les demandeurs d’emploi. La juge des référés de la plus haute juridiction administrative avait alors estimé que les incertitudes sur la situation économique ne permettaient pas de mettre en place, à cette date, ces nouvelles règles . Seulement deux mois et demi plus tard, le gouvernement estime que l’horizon économique s’est dégagé et a donc fait parvenir jeudi soir [16 septembre] aux partenaires sociaux le nouveau projet de décret .

Le Monde
Parlant de ce nouveau décret, le quotidien du soir précise : Il reprend, presque mot pour mot, le contenu d’un autre décret, en date du 30 mars, dont l’application avait été partiellement suspendue par le Conseil d’État, à la suite d’un recours de plusieurs syndicats, hostiles à cette réforme. Un énième épisode dans ce chantier engagé il y a quatre ans et que l’exécutif peine à mener à son terme. Les mesures incriminées portent sur le salaire journalier de référence (SJR). Ce paramètre, qui sert à déterminer le montant de l’indemnisation allouée aux demandeurs d’emploi, va être fixé en vertu des nouvelles dispositions . Et à la baisse bien sûr, surtout pour les plus précaires, malgré les arguties présentées par madame Borne.

France Info
FO à la pointe du combat : Certains syndicats, à l’instar de la CGT et FO, ont fait savoir dernièrement qu’ils étaient prêts à attaquer le nouveau texte. Il est certain que nous déposerons de nouveau des recours , assure ainsi à Franceinfo Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi chez FO, faisant valoir que « si les conditions économiques ne sont pas réunies pour la réforme des retraites, pourquoi le seraient-elles pour l’emploi » . C’est une évidence !

AFP
Alors que la ministre du Travail, Élisabeth Borne, ne cesse de donner des leçons au patronat sur les augmentations de salaires, par exemple aux employeurs de l’hôtellerie/restauration, déclarant ainsi « Je pense qu’il faut faire davantage », Que ce secteur reconnaisse mieux les contraintes, par exemple sur le temps de travail des salariés, les horaires de travail. Il faut être attentif à ce que ceux qui ont des conditions plus exigeantes soient mieux rémunérés, la ministre et plus largement le gouvernement se refusent à donner un coup de pouce au Smic, demandé depuis longtemps par FO. Ainsi indique l’AFP : Les salariés rémunérés au Smic toucheront près de 35 euros brut de plus au 1er octobre, grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum due à l’inflation, une telle hausse en cours d’année liée à l’évolution des prix étant inédite depuis dix ans. De quoi remplir un fond de caddy ! Les chiffres publiés mercredi [15 septembre] par l’Insee montrent que l’indice des prix à la consommation a progressé de 2,2% par rapport à novembre 2020, mois de référence pour la dernière revalorisation … Yves Veyrier (Force ouvrière) a souligné de son côté sur twitter que l’augmentation automatique n’était que le rattrapage de l’inflation, revendiquant un plan immédiat de revalorisation d’ensemble des emplois confinés aux bas salaires, dont les deuxièmes lignes. En effet, avec l’augmentation des prix de l’essence, du gaz, des fruits et légumes, entre autres, le pouvoir d’achat est à la peine en cette rentrée, pour les plus modestes en particulier .

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération