Assurances : la grogne monte chez Covéa

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

Rassemblement du 9 mai 2017 devant le siège de Covea à Paris.

Après une première grève le 9 mai, les salariés du groupe d’assurance mutualiste s’apprêtent de nouveau à cesser le travail demain à l’initiative de FO et de la CGT. En cause, la dénonciation par la direction d’environ 200 accords collectifs.

Les syndicats FO et CGT appellent de nouveau les 21 000 salariés du groupe d’assurance mutualiste Covea, qui regroupe notamment GMF, MAAF, MMA, Fidélia Assistance et Téléassurances, à faire grève le 18 mai. Un appel à un rassemblement en début d’après-midi devant le siège du groupe, à Paris, a été lancé.

Première grève le 9 mai

Après un premier mouvement le 9 mai, et des revendications restées sans réponse, les salariés sont bien décidés à se faire entendre. Les syndicats FO et CGT ont réitéré leur demande d’être reçus par le président du groupe Covéa.

Ils demandent le rétablissement de deux cents accords collectifs dénoncés par la direction fin 2015 et début 2016, et l’application du principe de faveur dans la négociation d’un statut commun.

L’application du nouveau statut ne peut pas être inférieur aux accords existants dans les différentes entreprises du groupe, explique Jean-Simon Bitter, secrétaire fédéral à la section Assurances de la Fédération des employés et cadres FO (FEC-FO).

Des accords qui arrivent bientôt à échéance

Les accords dénoncés par la direction, qui restent en vigueur pendant quinze mois après leur dénonciation, arrivent bientôt à échéance. Le calcul de la direction de Covéa, c’est d’obliger les syndicats à accepter une baisse du statut des salariés, une réduction des droits collectifs, estime le syndicat FO Covéa.

« Le couteau sous la gorge »

Avec la dénonciation des accords, on nous met le couteau sous la gorge, alors que nous souhaitons une négociation sereine sans pression ni urgence, résume Jean-Simon Bitter.

Après la grève du 18 mai, les syndicats ont prévu de se revoir. Car nous ne nous arrêterons pas demain, sauf si nous obtenons gain de cause , prévient Jean-Simon Bitter, Ce mouvement intervient dans un contexte de profonde exaspération des salariés, qui sont très affectés par les restructurations permanentes et la dégradation des conditions de travail.

Le 9 mai, le mouvement avait été très suivi, avec 25% de grévistes déclarés à la GMF et localement des taux de grève allant jusqu’à 80%.

Les syndicats FO et CGT de l’Assurance ont obtenu une première victoire sur le front juridique le 14 février. Alors qu’ils contestaient la mise en place d’une unité économique et sociale au sein de Covéa, celle-ci a été cassée par le tribunal d’instance de Paris XII.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante