Au Brésil, les travaux du comité exécutif de la CSI

International par Cristelle Gillard

L´introduction des travaux du Comité exécutif démarrés le 10 octobre et poursuivis le 11 octobre à São Paulo a également permis de revenir sur les actions en cours ou à mener pour la CSI.

Ainsi ont été rappelées les initiatives de la CSI concernant la lutte contre l’esclavage moderne ; une campagne est actuellement menée appelant les organisations syndicales à poursuivre la lutte tant que les états n’auront pas ratifié le protocole additionnel à la convention 29 de l’OIT contre le travail forcé.

Pour mémoire en ce qui concerne la France, le projet de loi autorisant la ratification de ce protocole a été adopté au conseil des ministres le 16 juillet dernier. La France pourrait ainsi être le deuxième pays à ratifier le protocole après le Niger. Cela constituerait un signe fort, car dès la deuxième ratification le protocole entrera en vigueur. La parlement européen a de son côté voté, le 6 octobre dernier, la décision de l’UE encourageant les États membres à ratifier le protocole dans les plus brefs délais.

Par ailleurs à l’approche de la COP 21, Sharan Burrows, secrétaire générale de la CSI a rendu compte de la réunion du sommet syndical international de septembre dernier au CESE à Paris et évoqué les manifestations qui seront organisées le 29 novembre prochain.

Présentation d’un rapport sur la liberté

Un rapport sur la liberté a été présenté par Sharan Burrows ce dimanche. Ce rapport met en exergue les conséquences des attaques portées aux droits et aux libertés et les réponses de la CSI, générant autant de conflits, de déplacements de populations, de corruption mais aussi de crimes violents et favorisant l’accroissement des inégalités et les atteintes aux droits des travailleurs.

Témoignages des camarades angolais et tunisiens

Une camarade angolaise a témoigné à la tribune sur le sujet en prônant le dialogue social comme une solution pour favoriser la démocratie et la liberté.

Le secrétaire général de l’UGTT (Tunisie) a souligné à l’occasion de ce débat le rôle essentiel joué par son organisation syndicale dans les changements majeurs de son pays, pour éviter que la violence ne s’installe. Les efforts pour préserver l’autonomie et l’indépendance du syndicat ont permis de surpasser les divisions internes et le dialogue avec les associations de la société civile.

L’objectif principal de l’UGTT était de rechercher un consensus en mettant tous les partis politiques du pays autour de la table, ce qui a abouti à la mise en place d’une nouvelle constitution.

Pour l’organisation syndicale le principal enseignement de cette expérience est d’avoir abouti à un dialogue qui prévienne le conflit et la violence. En conclusion, l’acceptation de tous du rôle de l’UGTT et la manière dont elle a géré ce dialogue ont permis, selon son secrétaire général, d’emprunter la voie du processus démocratique.

Il en conclut que le dialogue est la base essentielle de la promotion de la paix dans le monde ainsi que de la conciliation de l’économique et du social, soulignant le rôle que peuvent jouer les syndicats ainsi que la CSI.

Le 11 octobre 2015, à l’occasion du Conseil Général de la CSI, déjeuner de la délégation FO avec les camarades africains francophones

Ce type de réunions syndicales internationales est aussi l’occasion de rencontres bilatérales. Au tour d’un déjeuner nous avons réuni quelques syndicats africains francophones afin d’échanger sur leur actualité et leurs problématiques. Camarades du Sénégal, de l’Angola, du Burkina Faso, du Congo et de Madagascar, tous font le constat de difficultés pour militer et plus généralement pour développer leur organisation et syndiquer des jeunes.

Certains ont exprimé aussi des difficultés en matière de formation syndicale. Jean-Claude Mailly a proposé le concours et l’aide ponctuelle de la confédération sur des thématiques bien précises.

Augmentation des atteintes au droit de grève et à la négociation collective

Évoquant le nombre de plaintes en augmentation au sein de l’OIT, le représentant belge a souligné les attaques nombreuses sur le droit de grève et les atteintes à la négociation collective. Un appel a été fait pour exercer une pression sur les gouvernements. Les exemples récents notamment en Europe sont nombreux aussi bien en Grèce, Espagne, Finlande et Royaume-Uni, mais aussi récemment en Belgique où un projet de loi prévoit un service minimum dans le secteur ferroviaire exigeant 80% des effectifs ce qui réduit voire empêche l’exercice droit de grève pour les salariés du secteur.

Dans la suite logique de ces débats le président de la CSI (brésilien) a proposé en plénière l’adoption d’ une motion pour la défense de la démocratie au Brésil.

Par cette motion la CSI fait part de ses préoccupations devant les récents événements qui menacent la démocratie au Brésil, notamment au travers des tentatives de destitution de la présidente Dilma Roussef.

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