Au Carrefour de l’emploi

Revue de presse par Michel Pourcelot

Présentation du plan de transformation du groupe Carrefour par Alexandre Bompard, président du groupe Carrefour, le 23 janvier 2018. © Pascal SITTLER/REA

L’annonce, le 23 janvier, par le groupe Carrefour, géant de la distribution, de 2 400 suppressions de postes en France a été abondamment commentée dans la presse. Aperçus.

Les Echos
La nouvelle direction a une mission : celle de briser les tabous. Car pour avoir été pionnier des hypermarchés, découvreur de nouveaux territoires à l’international, lanceur de tendances, le groupe, longtemps fier de son quart d’heure d’avance est aujourd’hui à la croisée des chemins, un carrefour qui semble tenir du coupe-gorge.

Le Parisien
En effet, Première mesure choc, Carrefour va supprimer 2 400 emplois dans les structures centrales. Le distributeur souligne qu’il n’y aura aucun départ contraint avec la mise en place d’un plan de départs volontaires. Mais quid de ceux qui ne pourront faire preuve d’une grande mobilité. Pour ne pas dire d’une grande agilité.

Le Figaro
Ils devront l’être car le groupe délesté de ses tabous, [...] a plus de force et d’agilité pour mettre en œuvre l’ambitieux plan de son P-DG qui a imposé une révolution culturelle.

Le Monde
C’est un carnage social, juge pour sa part le Syndicat des employés et cadres en... Belgique où la nouvelle a éclaté comme une bombe. Le Parti du travail (gauche radicale) dénonce la démarche d’un groupe qui a réalisé 65 millions d’euros de bénéfices dans le royaume en 2016 et jouit des avantages fiscaux octroyés par les autorités aux multinationales. [...] A la Chambre des députés, les ministres se sont vus reprocher d’avoir autorisé des licenciements plus rapides qu’avant. [...] Son collègue socialiste, Jean-Marc Delizée, a mentionné l’inutilité des baisses de cotisations sociales promues par le gouvernement du libéral Charles Michel afin de défendre l’emploi. Apparemment la défense de l’emploi est la même outre-Quiévrain.

La Tribune
En France, Les trois premiers syndicats de Carrefour ont dénoncé mardi la méthode du géant de la distribution qui a annoncé la suppression de 2 400 postes dans les sièges du groupe via un plan de départs volontaires, FO redoutant un plan bien plus vaste. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly s’est dit inquiet du risque d’une restructuration assez lourde. On n’acceptera pas qu’il y ait des licenciements secs, a-t-il prévenu sur BFM Business. Ce qu’on retient, c’est la méthode, il n’y a pas de stratégie de discussion avec les partenaires sociaux, a déclaré à l’AFP Michel Enguelz (FO). Que les salariés l’apprennent par la presse, c’est une erreur fondamentale, a renchéri Sylvain Macé (CFDT). Même son de cloche à la CGT. C’est un scandale de l’apprendre par la presse, a fustigé son représentant Philippe Allard.

L’Union
L’annonce, ce mardi 23 janvier, du plan de 2 400 départs volontaires, au siège de Carrefour situé dans la banlieue parisienne par le P-DG Alexandre Bompard, premier employeur privé de France, a provoqué une onde de choc. Cinq magasins devraient, par ailleurs, passer en location-gérance en France dont celui qui se trouve à Château-Thierry. C’est là où, vers 4 heures du matin, un piquet de grève a été dressé ce mardi pour durer toute la journée. Ce mouvement a concerné en plus du personnel venant de plusieurs magasins comme Châlons-en-Champagne, Tinqueux, Liévin, dans le Nord. Sans doute en peine révolution culturelle, le service communication de Carrefour a refusé de s’exprimer. [...] Le plan de restructuration n’est pas connu dans sa totalité. En tous les cas, la bourse apprécie la tendance avec un titre Carrefour qui a grimpé à près de 6 %. Mais d’autres secousses sont à prévoir dans les anciens magasins Dia. Là encore, des milliers d’emplois pourraient être menacés.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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