Au cœur de notre modèle social, la réduction des inégalités

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Fanny TONDRE/REA

Grâce au système de redistribution assurée par les politiques sociales et fiscales, le modèle social français permet de réduire sensiblement les inégalités et la pauvreté, rappelait le congrès FO de Rouen en 2022. Une étude de la Drees vient encore le prouver. Ainsi détaille-t-elle : Une famille monoparentale, sans revenu d’activité et avec deux enfants, a un revenu disponible supérieur de 795 euros par mois à celui d’un célibataire sans enfant et sans revenu d’activité, tandis que pour un couple sans ressources, la présence de deux enfants majore leur revenu disponible de 512 euros. Cinq cents milliards d’euros ont été redistribués en 2019 selon l’Insee. Pour le Centre d’observation de la société (bureau d’études Compas), seuls les minima sociaux, les allocations familiales et logement évitent à une partie de ces familles [monoparentales, NDLR] de vivre dans l’extrême dénuement. Le taux de pauvreté des familles monoparentales avoisine les 20 % contre 7 % pour les couples avec enfants.

Préserver les capacités du système redistributif

Plus largement, en septembre, l’Insee notait que les prestations en nature, principalement les dépenses de santé et d’éducation, contribuent pour plus de la moitié à la réduction des inégalités (53 %) et les prestations sociales à hauteur de 40 %. La préservation du modèle social nécessite de redonner à l’impôt son caractère progressif et redistributif, martèle FO, pour qui la poursuite des politiques budgétaires d’austérité serait un non-sens, impactant toujours la capacité à protéger les plus modestes. La baisse des APL décidée en juillet 2017 puis la révision du mode de calcul l’ont montré, tout comme le gel des allocations en 2019. Et que dire de la réforme du RSA, du projet de fusion de minima sociaux ou encore de réforme du système des prestations sociales, sans parler de la suggestion récente de la Cour des comptes de revisiter le principe du quotient familial ! Parallèlement, les exonérations de cotisations sociales se déploient toujours et des réformes ont amoindri l’imposition des bénéfices des entreprises et celle des grandes fortunes… Tout cela mettant à mal les recettes fiscales et sociales disponibles.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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