Il aura fallu un deuil national pour que les grévistes acceptent de mettre, un temps, leurs revendications en attente. Des organisations syndicales représentant les postiers et les cheminots britanniques ont annoncé vendredi 9 septembre suspendre les grèves qui font rage dans le pays, par respect
pour la mort de la reine Elisabeth II. Une pause qui cependant ne signifie pas la fin de la mobilisation. Depuis juin, les débrayages et protestations se multiplient, formant désormais le plus grand mouvement social depuis des décennies au Royaume-Uni.
La première fois depuis trente ans
Les dockers de Felixstowe, le plus grand port d’Angleterre pour le fret, ont déclaré la grève pour la première fois depuis trente ans. Le métro de Londres s’est retrouvé pratiquement paralysé, alors que la circulation des bus rouges à étage était elle-même très perturbée. Même les avocats se sont joints au mouvement ; et le secteur public s’apprête à vivre d’importantes grèves.
Ce mouvement n’est pas né cet été, il part de très loin,
Si ces grèves ont toutes leurs particularités, elles se rejoignent sur un point : une demande salariale d’autant plus forte que le pouvoir d’achat est plombé par la hausse du prix des énergies, et plus largement par l’inflation galopante. Supérieure à 10 % en juillet, sur un an l’inflation menace d’atteindre 13 % en octobre.
Les salariés sont en position de force,
. La mobilisation a déjà apporté des victoires : deux filiales du groupe de bus Stagecoach ont accordé une hausse de salaire de 13 %. Le Congrès des syndicats (TUC), qui a commencé dimanche, vise à préparer la grève générale.
La construction d’une mobilisation avec convergence public-privé est d’actualité.