Auprès des agents, coûte que coûte

Portrait par Evelyne Salamero

Pour l’équipe FO du CHU de Caen, être sur le terrain en permanence est indispensable pour entendre les revendications des personnels.

Le syndicat FO du CHU (Centre hospitalier universitaire) de Caen est le premier des sept syndicats présents dans l’établissement. L’équipe, renouvelée depuis peu, se compose de militants de 35 à 60 ans issus de toutes les catégories professionnelles existant dans un hôpital. Le CHU, qui compte 1 400 lits, a déjà perdu 500 emplois sur 5 000 en trois ans. La principale difficulté à laquelle se heurtent les militants, en particulier les soignants, découle du manque d’effectifs. Ils doivent régulièrement renoncer à prendre les heures de délégation syndicale auxquelles ils ont droit car les absents ne sont pas remplacés.

La clé du succès, c’est de se rendre disponible

« Les effectifs, c’est le nerf de la guerre. Les collègues nous appellent en général pour des réorganisations de service qui se passent mal. Ils sont épuisés. On les rappelle de plus en plus souvent sur leur temps de repos. Il y a de plus en plus de dépressions. Depuis trois ans, c’est un cercle infernal », raconte Chantal Tanter, Secrétaire générale. Dans ces conditions, « la clé du succès c’est de se rendre disponible, coûte que coûte », résume-t-elle. Les militants n’hésitent pas à prendre sur leur temps personnel. Ils assurent des tournées dans tous les services de cet hôpital de vingt-deux étages, y compris la nuit et les week-ends, et le local syndical reste ouvert de 7h30 à 18 h au minimum.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante