Les modèles neufs étant de plus en plus hors de prix, les particuliers se tournent en masse vers les véhicules d’occasion (VO). D’où une inflation de propositions de vente par petites annonces, la plupart sur Internet. En dehors de tout réel contrôle. Alors que les ventes de véhicules neufs aux particuliers n’ont toujours pas dépassé les chiffres d’avril 2010, Bercy vient d’attirer l’attention sur les dangers du marché de l’occasion automobile avec une nouvelle enquête (année 2015) sur les commerces, c’est-à-dire les concessionnaires, agents, garages, mandataires, casseurs, stations-service, sociétés de vente aux enchères et sites Internet spécialisés. Les intentions du ministère, qui s’était déjà attaqué à la fraude sur les voitures d’occasion allemandes en novembre 2014, ne semblent pas totalement désintéressées au vu de son manque à gagner.
Bond des anomalies ou pratiques illicites
Selon cette enquête de la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend de Bercy, près de la moitié des commerces de véhicules d’occasion sur les 1 471 inspectés en France présentent des « anomalies ou pratiques illicites ». Très exactement 47,11 %, contre 17 % en 2014 et 20 % en 2012. Si dans 71 % des cas les fraudes constituent seulement des « manquements mineurs aux obligations d’information contractuelle », elles présentent un caractère « systématique et récurrent » dans le secteur des négociants indépendants, où ont été relevés des liens avec l’économie souterraine, jusqu’à des « vendeurs liés au grand banditisme ». La défiance va sans doute gagner tout le marché de l’occasion et ne manquera pas de freiner quelques particuliers dans leur quête de la bonne occase. Avec peu de chances de provoquer un grand bond en avant du marché du neuf. Nécessité faisant loi, les consommateurs seront encore plus nombreux, n’ayant toujours pas les moyens d’acheter neuf, à se tourner vers d’autres solutions. Pour le plus grand bonheur des loueurs.
Zoom : Le marché de l’occasion plus dynamique que celui du neuf
En 2015, le marché de l’occasion représentait en volume quasiment le triple de celui du neuf. Au vu du cumul des quatre premiers mois de 2016, il a augmenté de 2,8 % par rapport à la même période l’an passé, selon l’Argus automobile. Et celui des véhicules utilitaires d’occasion (VUO) de 3,9 % sur ces mêmes quatre mois.