À l’appel de FO, rejoint par deux autres syndicats, près de 200 salariés de sociétés d’autoroutes se sont rassemblés ce 26 octobre à Paris devant l’association française des sociétés d’autoroutes (AFSA) autrement dit la chambre patronale de ce secteur professionnel.
Soutenus par la Fédération FO de l’Équipement, de l’Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO) ces salariés qui s’inquiètent de l’insécurité croissante dans le cadre de leur travail de terrain sur les voies (réparation, balisage, interventions pour les accidents…) du réseau des autoroutes concédées (près de 9 000 km) ont réitéré leurs revendications concernant l’amélioration de leur sécurité mais aussi de leurs conditions salariales.
Depuis le 1er janvier 2017, on a comptabilisé 130 accidents, matériels et corporels –dont un décès– sur le réseau autoroutier
indique Laurent Le Floch, le secrétaire fédéral de la FEETS-FO en charge de ce secteur professionnel qui compte 18 000 salariés environ.
Une prise de risques au quotidien
Les syndicats qui au printemps dernier avaient demandé audience à l’AFSA ont certes été reçus et ont pu faire part de leurs revendications. l’AFSA n’a toutefois donné aucune suite en termes de décisions concrètes
s’indigne Laurent Le Floch.
Ce 26 octobre, sous les fenêtres de la chambre patronale, les salariés des autoroutes souvent appelés les hommes en jaune
du fait de leur tenue de travail ont donc rappelé leurs trois principales revendications.
Ils demandent la création d’un groupe de travail technique. Celui-ci explique Laurent Le Floch permettrait d’organiser la mutualisation de procédures de sécurité –il en existe déjà dans certaines sociétés d’autoroutes– permettant d’installer ensuite des procédures allant au-delà de la norme minimale de sécurité SETRA
.
Ces salariés qui travaillent pour le moins dans des conditions pénibles revendiquent aussi un dispositif de cessation anticipé d’activité
. Ce dispositif existait, mais il a été supprimé il y a quelques années déplore FO.
Ils demandent enfin la création ou la revalorisation de la prime « sous-circulation ». L’intitulé de cette prime traduit à lui seul les dangers qu’encourent les salariés qui patrouillent et interviennent sur les voies autoroutières alors que celles-ci sont ouvertes à la circulation.
Pour l’instant soit cette prime n’existe pas dans certaines sociétés, soit elle existe mais son montant est très variable selon les entreprises, de quelques euros à 800 euros/an
explique Laurent Le Floch regrettant que la branche professionnelle des autoroutes renvoie ce
dossier prime
aux entreprises. C’est en quelque sorte une application avant l’heure de la philosophie des ordonnances Macron !
Parole de terrain
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