Bachir Randani, de l’Union générale des travailleurs algériens : « Nous devons intensifier notre solidarité »

Congrès d’UD par Evelyne Salamero

Ramdani Bachir, Secrétaire général de l’Union de l’UGTA à Tizi Ouzou. F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Une délégation de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), conduite par Radhi Ben Hassine, responsable de la structure régionale de Tunis, était présente au congrès de l’Union départementale FO de Paris, ainsi que Bachir Randani, secrétaire général de l’union régionale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de Tizi-Ouzou, jumelée avec l’Union départementale depuis 1990.


FO Hebdo : Votre union régionale de Tizi-Ouzou et l’Union départementale FO de Paris sont jumelées depuis 1990. Quel bilan tirez-vous de cette coopération ?

Bachir Randani : Le bilan est très positif. Mais nous pouvons encore faire mieux. Nous nous sommes pour l’instant focalisés sur la formation syndicale. Nous devons maintenant élargir notre coopération à d’autres domaines, réfléchir par exemple à des déclarations conjointes sur des questions d’actualité sociale, car nous avons des problèmes en commun, comme le chômage ou l’austérité.


FO Hebdo : Le plan d’ajustement structurel imposé par le FMI à l’Algérie dans les années 90 est pourtant clos. D’où viennent ces problèmes en Algérie ?

Bachir Randani : Le plan du FMI est terminé, mais il a causé des dégâts très importants sur le long terme, avec de très nombreuses fermetures d’usines, une aggravation insoutenable du chômage, l’affaiblissement du système de protection sociale, un développement considérable du secteur informel. Aujourd’hui, la mondialisation, avec la libéralisation du commerce et la libre circulation des capitaux aggrave encore tout cela. Elle conduit à des désastres économiques et sociaux dans tous les pays, et en particulier dans les pays en voie de développement y compris le mien.


FO Hebdo : Vous avez parlé des travailleurs « victimes des affres de la guerre » dans votre intervention. Que peut faire le mouvement syndical selon vous ?

Bachir Randani : Nous sommes tous contre la guerre. En plus, le plus souvent ce sont ceux qui n’ont rien à voir avec le conflit qui sont tués. Dans la situation actuelle, nous devons aussi développer notre coopération, notre solidarité, sur la question des migrants. Ils sont des travailleurs pour la plupart. Nous devrions discuter ensemble des moyens de faciliter leur intégration, pour qu’ils puissent avoir les mêmes droits que les salariés des pays où ils arrivent.


Propos recueillis par Evelyne Salamero

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante