Banque de France : les agents en grève contre un projet de réforme des carrières

Emplois et salaires par Clarisse Josselin

Près de 70 % du personnel de la Banque de France se sont mobilisés le 25 novembre à l’appel de six organisations syndicales dont FO. Ils protestaient à la fois contre un projet de réforme des carrières et contre un plan stratégique qui pourrait supprimer 3000 emplois en 2018.

L’appel à la grève lancé le 25 novembre par six organisations syndicales dont FO a été entendu par le personnel de la Banque de France. Près de 70 % des 12 000 agents se sont mobilisés dans toute la France. Ils protestaient en premier lieu contre le projet de réforme des carrières porté par la direction, qui doit être présenté en CCE les 6 et 7 décembre, pour une mise en place courant 2018.

C’est un copier-coller de la réforme en cours d’exécution dans la fonction publique, dénonce Dominique Delpouy, secrétaire général du syndicat FO Banque de France. L’idée, c’est de rallonger la durée des carrières pour coller à l’allongement de la vie professionnelle. 

Le changement de grade ne se ferait plus tous les deux ans mais tous les trois ans. La procédure d’évaluation serait revue. Et il n’y aurait plus de rattrapage de l’ancienneté.

Perte de pouvoir d’achat

Pour les agents, cette réforme se traduirait par une perte de pouvoir d’achat tout au long de la vie professionnelle et au moment de la retraite, dénoncent les organisations dans un communiqué commun. Appliquée dans un premier temps aux non-cadres, elle devrait à terme concerner l’ensemble du personnel.

Les discussions de concertation se poursuivies le 25 novembre avec la direction. C’est une décision réglementaire, mais nous sommes parvenus à faire avancer des choses, précise Dominique Delpouy.

Les agents protestaient aussi contre le plan « ambition 2020 », un projet d’allègement du réseau de la Banque de France. Les points d’accueil ne vont pas fermer, mais ils vont passer de quinze personnes actuellement à quatre ou cinq, explique Dominique Delpouy. Avant, chaque agence traitait les dossiers de A à Z. A l’avenir, tout sera numérisé et les dossiers seront gérés par des centres de traitement partagés.

S’il était mené à terme, FO estime que ce plan pourrait entraîner la suppression de 3 000 postes d’ici quatre ans.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante