Le royaume de la banque ne semble pas souffrir de la crise, bien au contraire. BNP Paribas a ainsi annoncé le 7 février avoir enregistré en 2022 un bénéfice net record de 10,2 milliards d’euros, en hausse de 7,5 % sur un an. Le groupe, qui avait déjà battu des records en 2021, prévoit de poursuivre sur sa lancée et table sur une croissance moyenne de son bénéfice de 9 % par an de 2022 à 2025, soit une hausse de près de 1 milliard d’euros par an.
Mais à quel prix pour les salariés ? Les syndicats de la BNP ont révélé dans la foulée que des discussions avaient démarré, portant sur la suppression de 921 postes chez BNP Paribas Personal Finance, filiale dédiée au crédit à la consommation qui emploie actuellement 5 142 salariés.
Malgré des bénéfices historiques qui succèdent à des bénéfices historiques, des entreprises comme la BNP cherchent des résultats à tout prix,
La direction promet que les départs seront uniquement volontaires et non contraints. Ce sont les annonces de la direction mais on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir, on parle aussi de reclassements, avec une mobilité qui peut être géographique ou fonctionnelle et qui doit aussi être négociée
, prévient Mireille Herriberry.
Fusion entre la Société Générale et le Crédit du Nord
Les autres enseignes ne sont pas en reste. Le Crédit Agricole affiche ainsi un bénéfice de 8,1 milliards d’euros. À la Société Générale, les comptes sont plombés par une perte de 3,3 milliards d’euros due à un départ précipité de Russie. Mais les résultats sont excellents quand même
, estime Mireille Herriberry, qui rappelle la fusion actée depuis le 1er janvier 2023 entre l’enseigne et le Crédit du Nord pour créer une nouvelle banque, SG. L’ensemble des agences doit être regroupé d’ici fin 2025. Ça va faire très mal
, ajoute-t-elle. La direction avait annoncé 3 700 suppressions de postes fin 2021, une estimation sous-évaluée pour le syndicat FO qui avait alors fait part de ses craintes de 6 000 suppressions.