Banques : l’austérité salariale malgré des bénéfices records

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

L’ouverture de négociations salariales n’empêche pas qu’elles puissent être biaisées. En témoigne le secteur bancaire qui contraint ses 360 000 salariés à l’austérité salariale en dépit de résultats 2021 historiques. Jugez du peu : 9,5 milliards d’euros de résultat net pour BNP Paribas (+ 34,2 %), 9,1 milliards d’euros au Crédit Agricole (+ 94,1 %), 5,6 milliards à la Société Générale… Si ces résultats ont été publiés en février, alors que la majorité des négociations étaient closes, quelle direction prétendra les ignorer ? Pour autant, et malgré l’inflation élevée, la redistribution des bénéfices n’est pas au rendez-vous.

Proposition patronale indécente

Dans les banques commerciales, les augmentations concédées sont de 0,5 % à 1 % en moyenne, et excluent les cadres, majoritaires. Dans les banques mutualistes, la hausse moyenne est de 1 %, rappelle Mireille Herriberry, secrétaire générale de FO-Banques et Sociétés financières. Justification patronale ? Les banques jugent les résultats de l’année à l’aune de demain. Et selon elles, forcément, l’avenir est incertain ! Ce n’est jamais le bon moment. Dans la branche AFB (banques commerciales), où FO et tous les syndicats revendiquent 3,2 % d’augmentation générale, le patronat s’arc-boute, ne proposant que 1,6 % et pour les seuls minima. Une proposition indécente dans le contexte actuel, plus encore après vingt ans sans augmentation générale et plusieurs années sans accord ! Elle toucherait 2 000 des 180 000 salariés, précise la militante. Le 22 février, l’intersyndicale a demandé aux ministres de l’Économie et du Travail d’intervenir.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération