« Les salariés en ont plus que marre, ils doivent en faire toujours plus, dans des conditions de stress épouvantables, et vendre n’importe quoi à n’importe qui au lieu de répondre aux demandes des clients », déplore Marc Delaleuf, coordinateur FO chez Banque populaire.
Dénonçant « une dégradation des conditions de travail jamais observée à ce jour », tous les syndicats de BPCE appelaient les 115 000 salariés à la grève le 24 mars. Le groupe, créé en 2009, est composé de 140 entreprises, dont Banque populaire, Caisse d’épargne et Natixis. Plusieurs rassemblements sont prévus, devant le siège parisien de la BPCE et devant les directions régionales.
Un P-DG payé 1,4 million d’euros
L’échec des négociations salariales à la Caisse d’épargne et chez Banque populaire, les deux principales branches, a été l’attaque de trop. La direction refuse toute augmentation générale pour 2015 alors que le résultat net du groupe était de 3,1 milliards d’euros en 2014, en hausse de 6,89 %. Seule une prime annuelle de 200 euros brut sera versée aux salariés de la Caisse d’épargne. En revanche, la rémunération du P-DG – qui sera jugé fin juin pour « prise illégale d’intérêts » du fait des conditions de sa nomination à la tête du groupe – a atteint 1,4 million d’euros l’an dernier.
FO dénonce aussi la baisse des effectifs, de 1 % par an en moyenne, par le non-remplacement des départs. « Le groupe écrase la masse salariale pour tenir ses objectifs de rentabilité, mais c’est contre-productif à long terme, ajoute Bruno Aguirre, secrétaire général du syndicat FO à la Caisse d’épargne. À Nice, récemment, une agence n’a même pas pu servir les clients un jour de marché, faute de personnel. »