On ne présente plus Romain Gary, ni la fameuse anecdote qui entoure le prix Goncourt de La Vie devant soi. Pourtant, ce roman reste à découvrir à chaque génération.
Les éditions Futuropolis nous en offrent une réédition illustrée dans laquelle les dessins de Manuel Fior apportent de la délicatesse grâce au camaïeu d’orangé et à un trait rapide, esquissé, qui fait penser à une photo sépia et aux souvenirs d’enfance.
C’est pour retrouver une certaine liberté d’expression que Romain Gary utilise un pseudonyme (Émile Ajar) afin d’écrire cette histoire et c’est un pari réussi : la façon dont Momo, le héros du livre, s’exprime nous transporte dans son univers, mêlé d’enfance et de maturité, fantasque et réaliste, plein de personnages haut en couleur. Entre mots d’adultes entendus mais plus ou moins bien compris et expressions télescopées, parfois utilisées hors contexte, on découvre la vie quotidienne mais pas banale d’un enfant différent.
C’est un livre de contraste, entre jeunesse et déchéance de l’âge, tristesse et joie de vivre, solitude et solidarité, candeur et ironie, entre le doux et l’amer. C’est une leçon d’amour absolu, un hymne à la beauté intérieure, un exemple de résilience, un intermède de douceur dans un monde de brutes.
Ce roman a été adapté de nombreuses fois, pour le cinéma, la télévision ou le théâtre. La dernière actualité culturelle liée à l’œuvre de Romain Gary est la sortie en salles, ce mois-ci, d’un biopic, avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg, adaptation de son roman La Promesse de l’aube.