Bergams-Grigny : les salariés bataillent pour le site et ses emplois

InFO militante par L’inFO militante, Maud Carlus

En grève depuis le 13 septembre, les salariés de l’usine Bergams à Grigny (Essonne) ont enfin obtenu des réponses de la direction lors d’un CSE extraordinaire le 29 octobre. Et l’évocation d’une liquidation n’a rien de rassurant.

Il aura fallu attendre la 44e journée de grève et une réunion extraordinaire du CSE le 29 octobre pour que la délégation syndicale obtienne des informations sur les intentions du groupe.  La direction de Norac devrait déposer un dossier auprès du tribunal de commerce d’Évry le 4 novembre, indique Nicolas D’Andréa, délégué syndical FO chez Bergams. La liquidation judiciaire semble privilégiée par le groupe, ce que contestent les syndicats, évoquant aussi l’éventualité d’un PSE, ce qu’ils refusent tout autant. Emmenés par une intersyndicale comprenant FO, les salariés de cette usine spécialisée dans la restauration fraîche et appartenant au groupe Norac sont engagés dans un bras de fer avec leur direction, qui refuse non seulement tout dialogue social mais envisage donc désormais de liquider le site (280 salariés).

L’intersyndicale a mandaté un expert afin de réaliser un audit des comptes de Bergams et de Norac. Nous savons déjà que le groupe a toute la capacité pour nous soutenir, puisqu’il a réalisé plus de 250 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2020. La seule usine qui lui pose problème, c’est nous, souligne le militant. Deux responsables syndicaux représenteront les salariés au tribunal, lors d’une prochaine audience.

 Norac a toute la capacité pour nous soutenir

En attendant, l’occupation des locaux continue 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, précise Nicolas D’Andréa. Nous souhaitons surveiller le matériel, surtout en cas de reprise de l’usine, afin de montrer que nous serons prêts à nous remettre au travail.

Le conflit a démarré à la suite de la mise en place d’un accord de performance collective (APC) présenté en plein Covid (septembre 2020) et appliqué depuis janvier 2021. Par cet APC, rejeté notamment par FO, les salariés ont subi une diminution des rémunérations (entre 100 et 1 000 euros brut par mois) et une augmentation de la durée de travail, de 35 à 37,5 heures par semaine. Le tout dans des conditions de travail dégradées et sans le versement d’aucune des anciennes primes, sauf celles du Covid.

© UD FO 91

 Voir en ligne  : La cagnotte pour soutenir les grévistes est toujours en ligne

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Maud Carlus