Bientôt un feu tricolore dans les assiettes ?

Consommation par Clarisse Josselin

La mise en place d’un code couleur pour informer d’un seul coup d’œil sur la qualité nutritionnelle des aliments fait partie du projet de loi santé présenté mi-octobre en Conseil des ministres.

Pour lutter contre l’obésité, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, propose d’améliorer l’information sur la compo­sition des aliments, les indications figurant actuellement sur les emballages étant jugées trop ­complexes.

Prévention : La nutrition, un enjeu sanitaire
En France, 15 % de la population adulte est obèse, soit 6,9 millions de personnes, et un tiers est en surpoids. En favorisant les maladies cardiovasculaires, les AVC et le diabète, l’obésité ferait perdre jusqu’à huit ans d’espérance de vie, selon une récente étude publiée par la revue Lancet.

Ce nouveau code prendra la forme d’une échelle de cinq couleurs, allant du vert pour les aliments répondant à la meilleure qualité nutritionnelle au rouge pour les moins bons, à la manière de ce qui se fait déjà pour la performance énergétique de l’électroménager ou de l’habitat. C’était la proposition faite par le professeur Hercberg dans son rapport rendu à la ministre fin 2013.

Les modalités pratiques seront définies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cet étiquetage sera le même pour tous les fabricants mais restera facultatif.

Pour l’association FO de consommateurs (AFOC), membre du Conseil national de l’alimentation, ce code couleur (vert, jaune, orange, fuchsia et rouge) « serait susceptible d’influencer utilement certains consommateurs à risque nutritionnel (obèses, hypertendus) ou qui ont peu de connaissances en nutrition ».

Un outil de comparaison entre les marques

Il permettra de comparer la qualité nutritionnelle des différentes familles d’aliments (produits laitiers, viandes, plats cuisinés…), mais aussi entre produits proposés par des marques différentes au sein d’une même famille. Toutefois, l’AFOC y voit aussi des désavantages, car « il revient à médicaliser et participe d’un désir de formater l’alimentation ». Attentive aux appréciations des consommateurs, elle demande la mise en place d’une évaluation après la mise en œuvre effective de ce dispositif.

Les industriels de l’agroalimentaire voient quant à eux d’un mauvais œil une innovation qui laisserait entendre que certains de leurs produits pourraient être « mauvais ».

 Voir en ligne  : AFOC

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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