L’appel à la mobilisation nationale lancé le 29 septembre par le syndicat national pénitentiaire FO (SNP-FO) a été entendu. Un quart des établissements a été bloqué et des débrayages ont été enregistrés partout en France. Des parloirs et des extractions ont été annulés.
Au total, plus de 3 000 surveillants se sont mobilisés pour dénoncer la dégradation constante de leur sécurité, les « drames qui visent les personnels » et « l’immobilisme » des politiques. Ces dernières semaines, les agents ont dû faire face à une série d’agressions : une mutinerie à Vivonne (Vienne), une agression jihadiste à Osny (Val d’Oise), un détenu qui s’en est pris à cinq surveillants à Condé-sur-Sarthe (Orne)... Plus de 2 760 actes de violence ont été enregistrés depuis le début de l’année a récemment précisé le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, selon l’AFP.
Plus de 100 détenus par surveillant
Les prisons sont surpeuplées et les agents n’en peuvent plus. Début août, on comptait 68 819 détenus pour 58 507 places. « On compte plus de 100 détenus par agent et on fait plus de 60 heures supplémentaires par mois », dénonce Yoan Karar, délégué national au SNP-FO.
Selon le projet de budget 2017 de la Justice présenté le 29 septembre, l’État veut consacrer l’an prochain 40 millions d’euros à la sécurisation des prisons. En 2016, l’enveloppe était de 25 millions d’euros.
« Cette somme servira juste à remplacer du matériel obsolète, notamment des caméras, et à sécuriser l’école nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) », poursuit Yoan Karar.
Des assemblées générales déjà programmées
Le 20 septembre, le garde des Sceaux avait présenté une série de mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale et appliquer le principe d’encellulement individuel, inscrit dans la loi depuis 1875 mais jamais respecté. Il prévoyait la création de plus de 10 000 places d’ici à 2025. Il avait annoncé qu’il réclamerait au moins 1 milliard d’euros dans le projet de loi de finances de 2017 pour engager les premiers travaux.
« Aujourd’hui, on ne parle plus de ces sommes, c’était une belle campagne de communication, poursuit Yoan Karar. On nous avait fait des promesses et on se retrouve avec rien, l’heure est grave. »
La mobilisation, que la SNP-FO espère unitaire, devrait se poursuivre. Des assemblées générales sont déjà prévues la semaine prochaine dans les établissements de Fresnes, Fleury-Mérogis et Bois d’Arcy, en région parisienne.
FO évoque les 20 postes manquants #prisonriom pic.twitter.com/xl4S1Zpwss
— Marie Collinet (@CollinetMarie) 29 septembre 2016