Bluetek Luynes : une semaine de grève pour obtenir des négociations salariales

Actualités par L’inFO militante, Maud Carlus

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En grève du 5 au 12 juillet, les salariés de Bluetek Luynes (Indre-et-Loire) se sont battus pour obtenir une augmentation de salaire face à une direction complètement fermée à toute discussion. Avec FO, ils ont décroché une prime de 200 euros mais surtout l’ouverture de négociations dès septembre.

Il aura fallu une semaine de grève, du 5 au 12 juillet, avant que la direction daigne écouter leurs revendications salariales. 65% des 88 salariés de la société de désenfumage Bluetek Luynes (Indre-et-Loire), demandaient une augmentation générale des salaires de 5%, avec aucun salaire en dessous de 1600 euros net.

La grève a été extrêmement suivie parce que la grogne est profonde, insiste Yoan Rochet, délégué du syndicat FO, majoritaire dans l’entreprise. Aujourd’hui, nous demandons que les salaires soient revalorisés à hauteur de l’inflation, car notre pouvoir d’achat se dégrade de plus en plus, alors que l’entreprise est florissante. Selon le militant, en 2020, le chiffres d’affaires de Bluetek était de 80 millions d’euros, puis de 92 millions en 2021, et l’objectif de la direction pour 2022 est d’atteindre 100 millions. Or, la richesse de l’entreprise, c’est nous qui la produisons et actuellement, nous n’en voyons pas la couleur, poursuit-il.

L’effort de dialogue social est du côté des grévistes

Bluetek Luynes, qui emploie 88 salariés, est le site de production de la société, filiale du groupe Soprema-Adexsi. Les salariés, très soudés dans cette mobilisation, étaient prêts à poursuivre le mouvement si la direction était restée sur ses positions, indique Yoan Rochet.

Au début, elle ne voulait pas entendre parler d’ouverture de négociations sur les salaires et nous proposait une prime unique de 150 euros brut. Mais lorsqu’elle a vu notre détermination, elle est revenue vers nous... Et d’ajouter qu’en début de conflit, la direction souhaitait attendre les annonces des mesures d’aide au pouvoir d’achat du gouvernement avant de se prononcer sur quoi que ce soit. Mais la détermination des salariés a déjà fait ses preuves dans l’entreprise. En 2020, peu avant la pandémie, une grève express d’un jour et demi avait permis l’obtention d’une augmentation générale des salaires de 2,3%.

Cette fois, la grève a duré plus longtemps. Et ce sont les salarié qui ont veillé à maintenir le dialogue, malgré le refus de la direction de négocier, dans un premier temps. Au sixième jour du conflit, soit on durcissait la grève soit on ouvrait la discussion. Après avoir consulté les salariés, nous avons décidé de privilégier le dialogue social, explique le délégué FO. Grâce à cela, nous avons ouvert la porte à des négociations. Elles auront lieu en septembre.

Dans un premier temps, une prime de 200 euros bruts sera versée avec la paye de juillet à tous les salariés. Autre point, l’ouverture, donc, de nouvelles négociations au mois de septembre. D’autre part, les salariés ont obtenu le versement d’une prime PEPA (prime Macron), mais aussi d’une prime de transport et la revalorisation des titres repas.

Veiller à ce que la direction tienne ses promesses

Ainsi, quelles que soient les dispositions prises à l’échelon national dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat, les salariés de Bluetek ont d’ores et déjà obtenu que des mesures soient prises au niveau de l’entreprise se réjouit le militant FO. Par ailleurs, dans le cadre des NAO, qui doivent se tenir à la mi-octobre (et porteront sur les salaires 2023), la direction s’est engagée à accorder une augmentation générale des salaires de 3%. Des négociations porteront aussi sur l’intéressement, pour l’instant à 8%, et que les salariés veulent voir passer à au moins 9 ou 10%.

Si nous sommes heureux d’avoir obtenu ces négociations, nous serons vigilants en septembre, et n’hésiterons pas à relancer un mouvement de grève si nous n’obtenons pas ce qui a été décidé, prévient Yoan Rochet. La direction est prévenue, les salariés restent très mobilisés. Et le militant de préciser que depuis la grève, les salariés travaillant sur d’autres sites appartenant au groupe Soprema-Adexsi l’ont contacté, remerciant de cette mobilisation, et indiquant aussi qu’ils n’hésiteraient pas à rejoindre un nouveau mouvement décidé par l’intersyndicale.

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Maud Carlus