La pression sur les prix ne faiblissant pas, la revalorisation légale du Smic au 1er janvier 2023 devrait se situer autour de 1,8 %, a estimé le panel d’experts que l’exécutif a, de nouveau, préféré consulter plutôt que les partenaires sociaux. Cela augure de nouvelles batailles pour les négociateurs FO dans les branches, pour obtenir qu’elles se mettent en conformité rapidement et, si possible, sans tassement de la grille salariale. La situation au 1er août dernier, date de la troisième revalorisation du Smic en 2022, dit l’ampleur du défi : 143 des 171 branches de plus de 5 000 salariés se sont retrouvées avec au moins un coefficient de leur grille salariale en dessous du Smic, a révélé le dernier comité de suivi des salaires. Soit plus de 83 % ! Au 25 novembre, presque quatre mois après, 67 branches étaient toujours non conformes. Soit 39,2 % !
Il reste encore des grilles non conformes
Dans la métallurgie : 42 des 68 conventions collectives (suivies) – soit 63,8 % – avaient une grille non conforme. Pire encore dans le BTP : 36 des 43 conventions collectives – soit 83,7 % – avaient au moins un coefficient inférieur au Smic. Si ce bilan global doit nécessairement être pondéré, parce qu’il intègre des branches de longue date en situation de blocage – telles les branches des foyers de jeunes en difficulté et des pompes funèbres, non conformes depuis janvier 2021, ou celle des casinos, sans accord salarial depuis janvier 2020 –, il n’en dessine pas moins le chantier titanesque qui attend, en 2023, les négociateurs FO. Et cela rappelle l’importance du développement de FO dans les entreprises, lequel conditionne sa présence dans les branches, pour obtenir des augmentations salariales.