Brésil : baisse des aides sociales et des dépenses publiques, réformes des retraites...

Revue de Presse par Michel Pourcelot

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Evènement dans le Nouveau monde, les élections présidentielles brésiliennes ont vu, le 28 octobre 2018, la victoire du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, dont les orientations économiques ont été examinées par les médias. Aperçus.

Les Echos
Austérité, réformes, productivité : telle est la potion concoctée par le futur super-ministre de l’Economie Paulo Guedes pour alimenter le programme du président élu Jair Bolsonaro. Formé à l’école de Chicago, ce monétariste ultraorthodoxe de 69 ans n’y va pas par quatre chemins. Au menu : privatisations, forte réduction des dépenses publiques et baisse des impôts sur le revenu. Par le biais de ces mesures radicales, cet ancien banquier veut réduire le déficit budgétaire (...). Bref, l’"ancien banquier en question a un programme libéral pur et dur, à l’instar des positions de l’ancien capitaine en matière politique. « Son programme caresse le marché dans le sens du poil. Il comprend une réforme des retraites, l’indépendance totale de la banque centrale, des privatisations, et une réduction de la taille de l’État », note un économiste londonien.

Ouest-France
La finance amie exulte effectivement : La bourse de Sao Paulo a fermé jeudi [1er novembre] sur un nouveau record, en hausse de 1,14 % à 88.419 points, au terme de la première semaine qui a suivi la victoire de Jair Bolsonaro, premier président élu d’extrême droite au Brésil. (...) Sur l’ensemble de la semaine (vendredi est férié au Brésil) la hausse cumulée est de 3,9 %. « Il y a un impact évident de l’élection présidentielle. Bolsonaro s’est imposé et on s’attend à ce qu’il mette en marche un plan économique centré sur l’austérité fiscale, le contrôle des dépenses, un processus de concessions et de privatisation », a expliqué Alex Agostini, économiste de l’agence Austin Rating. Un air que l’on connaît bien de par ici.

Le Figaro
Pour y arriver, il faut éliminer : Pour lutter contre la criminalité, il faut autoriser le port d’armes pour que les citoyens puissent se défendre. Et pour retrouver une économie florissante, il faut la libérer en privatisant en masse et en flexibilisant le marché du travail. « Une des seules propositions chiffrées de Bolsonaro est d’éliminer le déficit primaire de l’État, selon Georges Dib [économiste chez Euler Hermes]. Mais le FMI prévoit un déficit de 2,4% en 2018. Il ne propose rien de concret pour parvenir à ce résultat sinon de stopper la corruption et de couper dans les dépenses, sans préciser lesquelles ».

La Croix
Selon Frédéric Prévot, professeur à la Kedge Business School, son programme tient en une formule : moins d’État. Et « dans le détail, cela se traduit par la promesse de réduire massivement le nombre de ministères, mais aussi de fonctionnaires ; l’annonce d’un vaste programme de privatisations ; et l’engagement à réformer en profondeur un système de retraites jugé aussi coûteux qu’inefficace. Reste à savoir si cette potion ultralibérale aura un effet bénéfique. Dans l’immédiat, le capital confiance du nouvel élu peut susciter un mini-choc de croissance (...), explique Georges Dib.

Libération
Le candidat du PSL a eu le mérite de la franchise en avouant son incompétence en économie. Ses propositions lui sont dictées par Paulo Guedes, probable futur ministre, un partisan de l’ultralibéralisme de l’Ecole de Chicago, dont le laboratoire grandeur nature fut le Chili du dictateur Pinochet. Ce qui ne fut guère une réussite. Le maître mot est la réduction du déficit public (...).

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante