Le Brésil connaît une situation de pénurie, cela après avoir été frappé de plein fouet par la crise du Covid-19 et alors que désormais sévit l’inflation. Les conséquences de ce contexte économique touchent durement la population : près d’un tiers des habitants sont en situation de pauvreté et le pouvoir d’achat des plus pauvres est douloureusement impacté. En 2022, plus de 33 millions de Brésiliens souffrent de la faim, 125 millions d’insécurité alimentaire (sur 215 millions d’habitants). Nouvellement élu, le président Lula tente une première réponse, avec le soutien du Congrès. La Chambre des députés et le Sénat viennent ainsi de voter en faveur d’un amendement permettant au gouvernement de dépasser le plafond des dépenses dédiées au financement des programmes sociaux. Ce texte, proposé par l’exécutif, alloue 145 milliards de reais (soit 26 milliards d’euros) au-dessus du plafond légal de dépenses durant un an.
Revalorisation du salaire minimum
Cette hausse vise avant tout à pérenniser la Bolsa familia, cette allocation mensuelle de 660 reais (110 euros) pour les familles les plus pauvres, créée en 2004. L’exécutif brésilien s’est par ailleurs engagé à verser aux bénéficiaires de cette aide une prime de 150 reais mensuels pour chaque enfant de moins de 7 ans. Par ailleurs, le budget supplémentaire adopté devrait permettre de débloquer des fonds dédiés au programme de pharmacies populaires, soit des structures avec d’importantes réductions pour l’achat de médicaments. Une autre partie servira à financer l’augmentation du salaire minimum, de 1 212 à 1 320 reais (environ 245 euros). Lors de son discours d’investiture devant le Congrès, le nouveau président a confirmé que le salaire minimum devra bénéficier d’une revalorisation permanente
, supérieure à l’inflation. Les prix ont enregistré une hausse de 10 % sur un an, en août, avant un recul à 7 % en glissement annuel en septembre. L’inflation reste une préoccupation majeure dans le pays, notamment pour les plus pauvres.