Brexit : May ne fait pas forcément le printemps...

Revue de presse par Michel Pourcelot

Si le vote du Royaume-Uni en faveur de la sortie de l’Union européenne a provoqué le départ du Premier ministre, David Cameron, le pouvoir n’en reste pas moins aux mains du parti conservateur qui a désigné Theresa May, jusque là ministre de l’Intérieur, pour diriger un nouveau gouvernement. La presse a cherché à savoir ce qu’il allait advenir du royaume. Aperçus.

Libération
Déjà l’état des lieux : « David Cameron se lance dès 2010 dans un vaste programme d’austérité, avec pour objectif de réduire drastiquement le déficit public du Royaume-Uni d’ici 2020. Mais la refonte profonde du système d’allocations sociales pénalise lourdement les plus défavorisés. (...) L’écart des inégalités se creuse. Une étude de la Social Market Foundation établit en 2015 que les plus riches sont devenus 64 % plus riches après la récession, alors que les plus pauvres sont devenus 57 % plus pauvres. (...) Le chômage a fortement diminué, à 5,1 %, mais en partie grâce à la multiplication des emplois à temps partiel mal payés ou des "zero hour contracts", qui permettent de ne payer que les heures travaillées, variables. La croissance - pré-Brexit - avait déjà ralenti, en raison notamment d’une productivité toujours faible et de salaires peu élevés, ce qui freine les recettes fiscales ».

Le Monde
May, le printemps des peuples ? On peut en douter quand elle rend hommage ainsi à son prédécesseur : « Je marche dans les pas d’un grand premier ministre moderne ». Sous-entendu libéral.

L’Obs
Avec un profil adéquat : « Après ses études à Oxford, Theresa May trouve un poste à la Banque d’Angleterre, puis devient consultante à la City ».

Le Figaro
« Idéologiquement, elle se revendique très fortement de ce que l’on appelle le Toryism One Nation, le conservatisme hérité de Benjamin Disraeli, qui remonte au 19e siècle et qui n’est pas un libéralisme forcené à la Boris Johnson - sur la question de la liberté de fonctionnement de la finance, il était très pro-City - tout en ayant une volonté réelle de ne pas laisser une part du Royaume-Uni de côté.(...) Une fois ce principe posé, Theresa May demeure bien une partisane du libre-échange, mais, sur certaines coupes budgétaires, elle sera plus en retrait que ne pouvait l’être David Cameron ».

Les Echos
Same, same but different : « Theresa May imprime aussi sa marque sur les Finances, le portefeuille le plus important dans la hiérarchie ministérielle outre-Manche. Le départ de George Osborne, artisan du redressement des finances publiques au prix d’une austérité budgétaire sans précédent, marque une rupture, justifiée, pour la Première ministre, par le vote de rejet du statu quo exprimé dans le résultat du référendum ». L’austérité vaut bien une baisse de l’austérité.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante