Budget 2022 : les réformes structurelles, clef de voûte de la réduction des dépenses ?

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Bercy, ministère de l’Économie et des Finances. © Gilles ROLLE/REA

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2022 est présenté le 22 septembre (celui de la Sécurité sociale le 6 octobre). Mais d’ores et déjà, le PLF s’annonce parcellaire. Il ne prend pas en compte le plan d’investissement ainsi que le revenu d’engagement pour les jeunes, non dévoilés encore, dans l’évolution des dépenses annoncée en juillet : + 10,8 milliards d’euros, indiquait Bercy, dont la moitié pour les mesures de soutien, notamment aux entreprises, liées à la crise, tels les prêts garantis par l’État, ainsi que la poursuite du plan de relance. Alors que le gouvernement, qui compte sur une croissance à 4 % l’an prochain, semble vouloir poursuivre des réformes fiscales, telles que la suppression de la taxe d’habitation ou encore la baisse de l’impôt sur les sociétés, l’estimation du déficit public est revue à 5 % du PIB en 2022. Le gouvernement précise que ce ne sera pas  open bar, tandis que la Cour des comptes le presse de trouver des économies équivalentes [au montant des dépenses, NDLR]. Le gouvernement compte notamment sur des réformes structurelles. Nous mettrons en œuvre plusieurs réformes, notamment celle de l’Assurance chômage, déclarait ainsi Olivier Dussopt le 15 juillet devant l’Assemblée.

La crainte d’une poursuite de l’austérité pour les services publics

Si des secteurs ministériels sont annoncés prioritaires en 2022 (Intérieur, Défense, Justice et Éducation nationale/Recherche), tout est relatif. À l’Éducation nationale par exemple, l’enveloppe supplémentaire prend en compte le plan dit de revalorisation, limité et qui ne concerne pas tous les agents.  Le compte n’y est pas, c’est un saupoudrage de primes, estime la FNEC FP-FO. De son côté, la FEETS-FO fustigeait cet été la cure d’austérité imposée depuis désormais quinze ans au pôle ministériel Écologie/Transports/Logement/Mer. Rien que sur la dernière mandature, le bilan des transferts et suppressions de postes au niveau ministériel est édifiant : 5 % d’effectifs perdus en 2020, 10 % d’ici à 2022, 20 % depuis 2015 !. Le gouvernement a indiqué que le prochain budget 2022 serait celui d’un retour à la normale. Une évocation masquée du monde d’avant qui ne rassure pas vraiment quant aux moyens qui seront alloués aux services publics.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération