Madjid Khalfi, 50 ans, se destinait à devenir dessinateur industriel en construction mécanique. Ne trouvant pas de travail, il est entré comme cuisinier chez Buffalo Grill. C’était il y a vingt-cinq ans. Il y est resté et œuvre désormais à Noyelles-Godault (Nord).
Dès son arrivée, décontenancé par les conditions de travail, il adhère à FO et crée une section syndicale. J’ai choisi FO par hasard, reconnaît-il. Je me suis construit au contact des gars de la fédération et de l’union départementale.
Aujourd’hui, il est fier de sa petite armée d’une centaine de délégués
pour 4 100 salariés. Le syndicat, majoritaire, a remporté 47 % des voix aux élections professionnelles de 2014 contre 30 % en 2010. C’est le fruit du travail de terrain
, explique-t-il.
Forte baisse de la participation salariale
30 millions
C’est le nombre de repas servis chaque année dans les restaurants Buffalo Grill.
Depuis cet été, l’heure est à la mobilisation pour les salaires. De Saint-Amand-les-Eaux à Nice, les salariés ont cessé le travail dans plusieurs restaurants pour dénoncer l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) de juillet et la forte baisse de la participation. L’entreprise est toujours bénéficiaire, elle ne peut pas mettre un couvercle sur la marmite en disant qu’il n’y a rien à donner
, poursuit Madjid Khalfi, qui souhaite une réouverture des NAO. Si le sous-effectif commence à se résorber grâce aux embauches, le délégué central se préoccupe aussi d’une polyvalence imposée, sans compensations.
La précédente mobilisation nationale remonte à la grève victorieuse de 2014 contre la modulation du temps de travail, suivie par soixante-dix restaurants. Mais ma plus belle victoire, ça serait de faire encore plus en terme de représentativité lors des prochaines élections dans un an
, avoue-t-il.