Bus et tramway : FO a gagné le bras de fer salarial avec la RATP

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© Gilles ROLLE/REA

Après avoir obtenu la réouverture des négociations sur les nouvelles conditions de travail des machinistes-receveurs de la RATP sur fond d’ouverture à la concurrence, deux syndicats dont FO ont signé le 6 janvier un accord majoritaire. Il prévoit une augmentation de salaire de 290 euros net par mois, sur treize mois.

C’est une belle victoire car pour en arriver là, il a fallu exercer une pression comme jamais sur l’entreprise, se félicite Laurent Djebali, secrétaire général du syndicat FO-Groupe RATP. Le militant qualifie même d’historique l’accord majoritaire signé le 6 janvier par les syndicats FO et UNSA. Celui-ci prévoit une augmentation salariale de 290 euros net par mois pour les 18 000 conducteurs de bus et tramways de Paris et de la petite couronne.

Retour sur un bras de fer qui aura duré plusieurs mois. Préparant l’ouverture à la concurrence dans le réseau des bus parisiens au 1er janvier 2025, la direction avait dénoncé début 2021 l’accord temps de travail des conducteurs. Selon FO, l’objectif était clairement d’augmenter le temps de travail pour réduire les effectifs et les coûts de production. Les négociations d’un nouvel accord avaient échoué en mai 2022, aucun syndicat n’ayant accepté de signer le projet porté par la direction.

Une grève quotidienne de 59 minutes

Cette dernière avait tenté un passage en force en août, en imposant par décision unilatérale de l’employeur une augmentation de 52 minutes du temps de travail par jour, pour une hausse salariale de 460 euros brut annuels. Hors de question pour le syndicat FO, qui avait alors multiplié les expertises, les actions en justice et les appels à la mobilisation, dont une grève quotidienne de 59 minutes à la prise de service, initiée le 12 septembre.

Ces multiples actions ont contraint la RATP – dont l’ancien Premier ministre Jean Castex a pris la tête fin novembre – à revoir sa feuille de route et à lâcher du lest. Les négociations ont rouvert en décembre. Alors que la direction avait initialement assuré que la hausse de salaire pour ce projet était plafonnée à 140 euros par mois, les syndicats ont obtenu plus du double. Les conducteurs vont aussi bénéficier d’une revalorisation de la prime de qualification-pénibilité, à 70 euros brut par mois. En échange, le temps de travail va augmenter de 120 heures par an en moyenne, notamment par la perte de six jours de RTT par an d’ici à 2024.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération