Castorama : FO ne signe pas le plan social

Emploi et salaires par Clarisse Josselin, FEC FO

© Laurent CERINO/REA

FO a refusé de signer mi-juillet deux accords qui entérinent la fermeture de onze magasins Castorama et Brico Dépôt et suppriment près de 800 postes. Le syndicat conteste le motif économique avancé par la direction.

Hors de question pour FO de valider des « accords » qui privent les salariés de leurs emplois au simple bénéfice des actionnaires qui font payer leurs erreurs de gestion à la collectivité. Mi-juillet, les élus FO, ainsi que ceux de la CGT, ont refusé de signer deux accords portant sur la fermeture de neuf magasins Castorama (Angers, Hellemmes, Paris-Flandre, La Défense, Darnétal, Pontault-Combault, Ballainvilliers, Éragny, Ézanville) et de deux magasins Brico Dépôt (Calais et Flins).

Ces plans sociaux ont cependant été validés par la signature de syndicats majoritaires : CFDT, CFE-CGC et CFTC chez Castorama et CFDT et CFE-CGC chez Brico-Dépôt. Ces fermetures entraîneront la suppression de 789 postes, sans compter les CDD et les alternants, entre octobre 2019 et novembre 2020. Ces accords doivent désormais être soumis à la Direccte.

Le groupe anglais britannique Kingfischer, propriétaire de deux enseignes, avait annoncé ces fermetures le 20 mars, jugeant la rentabilité de ces sites insuffisante. Pour la fédération FEC-FO, qui ne cautionne pas ce prétendu motif économique, les salariés sont plutôt victimes d’un projet d’actionnaires mal intentionnés et toujours plus avides de profits.

Lors du dernier CCE consacré au plan social le 16 juillet, les syndicats FO et CGT de Castorama ont dénoncé dans une déclaration commune la décision de fermer les magasins. Ils ont refusé de faire de l’emploi de salariés une variable d’ajustement de l’impéritie des dirigeants à mettre en place le plan de transformation.

Pas de volonté réelle de sauvegarder les emplois

Les syndicats ont déclaré également que selon les conclusions de l’expert mandaté par le CCE, la réalité du motif économique allégué pour justifier de la fermeture de ces établissements n’est pas avérée. Ils estiment par ailleurs que la direction n’a pas montré une volonté réelle de sauvegarder les emplois sur les sites qu’elle va fermer.

En outre, FO et la CGT observent que ce PSE ne paraît pas garantir à tout un chacun la possibilité d’être reclassé dans un poste au plus près de chez lui ou du magasin Castorama de son choix.

Pour FO et la CGT, valider le PSE reviendrait à légitimer les décisions conduisant à ces suppressions d’emploi. Ce serait aussi prendre le risque d’encourager la direction à continuer voire à amplifier sa politique de recherche de rentabilité à tout prix augurant de futures fermetures ou suppressions de postes. Castorama avait déjà fait l’objet d’un plan social il y a un an avec la délocalisation du service comptabilité vers la Pologne et la suppression de 409 postes.

La direction ferme des magasins au compte-goutte, sans donner derrière l’assurance que cela va servir à relever l’entreprise, réagit Audrey Rosellini, secrétaire adjointe de la section fédérale du commerce à la FEC-FO.

C’est un nouveau coup de massue pour l’emploi dans le secteur du commerce, avec des suppressions de postes annoncées récemment chez C&A, Conforama, Tati… Audrey Rosellini souligne aussi que les employeurs n’ont aucune gêne à opérer en plein été, alors que les salariés sont en vacances. Ils n’ont pas dû comprendre que les soldes c’est seulement pour la marchandise, pour eux tout doit disparaître, même les salariés, dénonce-t-elle.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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