CDD, intérim, petits salaires, l’entrée de plus en plus précaire des jeunes dans la vie professionnelle

Statistiques par Nadia Djabali

Jeunes au chômage ou inactifs cinq ans après leurs études. InFOgraphie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

L’Insee a présenté le 10 avril son enquête quinquennale sur la formation et l’emploi. On y apprend que 79 % d’une génération a obtenu le baccalauréat en 2017, soit 14 points de plus qu’en 2010. Mais qu’après cela se corse.

Pas facile l’entrée dans la vie professionnelle. Les quatre premières années suivant la fin de leurs études, les jeunes présentent des indicateurs de chômage et d’emploi dégradés par rapport aux plus anciens. Un taux de chômage qui approche les 20 % pour ceux ayant terminé leurs études depuis quatre ans contre 8 % pour ceux qui les ont terminées depuis plus de dix ans. Pour ceux qui ont décroché un travail durant cette période, ils sont cinq fois plus souvent en CDD ou en intérim que les plus anciens. Leur salaire médian est de 20 % inférieur et ils sont également près de deux fois plus à temps partiel.

Diplôme et origine sociale

Autre enseignement de l’étude : si les destins professionnels sont très variés, l’absence de diplôme est désormais extrêmement préjudiciable. Pour la génération qui a fini ses études en 2010, 46 % des jeunes n’ayant qu’un brevet des collèges en poche sont, cinq ans après les études, au chômage ou inactifs contre 8 % de ceux qui ont obtenu un diplôme du supérieur. Un écart massif qui a doublé depuis la fin des années 1990.

L’enquête constate également un accroissement significatif du rôle de l’origine sociale pour cette génération 2010. Cela s’explique en partie par le diplôme mais pas uniquement, car à un même niveau d’études cet écart s’accroît également. Parmi les jeunes inactifs ou au chômage cinq ans après la fin de leurs études, l’écart entre les enfants d’employés et d’ouvriers est passé de 8 points à 14 points depuis le début des années 1990.

 

Focus : Panorama statistique de la formation des adultes
Au cours de l’année 2016, 51 % des 18-64 ans ont suivi une formation et 39 % ont suivi une formation à but professionnel. Sur l’ensemble des salariés, la moitié des formations professionnelles sont demandées par l’employeur. Le nombre de salariés qui se forment va croissant selon la taille de l’entreprise. Si les chômeurs se forment moins, leurs formations sont plus longues : une formation sur trois durant plus de 60 heures, contre moins d’une sur dix (5 %) pour les personnes en emploi. Environ 29 % des formations des chômeurs mènent à une certification, contre 15 % des formations des personnes en emploi.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante