Ceta voir...

Revue de presse par Michel Pourcelot

Le Ceta, traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne signé officiellement le 30 octobre, qui doit encore, pour entrer en vigueur, être ratifié par le Parlement européen et le parlement canadien, continue à faire débat. Les médias semblent un peu tardivement lever un coin du voile. Aperçus.

Le Monde
Ceta : un accord de 2 000 pages qui cristallise les craintes. Agriculture, droits de douane, tribunaux d’arbitrage [...] Comme son “cousin” américain le Tafta (ou TTIP), le Ceta suscite d’autant plus de peur que son ambition est très large. Pour dynamiser les échanges entre l’Union européenne (UE) et le Canada, cet accord de libre-échange vise à combattre les barrières au commerce sur tous les fronts. Combattre, dynamiser... Voire dynamiter sur le front social ?

La Nouvelle République
On achève bien les sociaux ? Chrystia Freeland, la ministre canadienne du Commerce, a exhorté l’UE à finir son job sur le Ceta, le traité de libre-échange en négociation depuis sept ans entre Bruxelles et le Canada. Sept ans de transparence et de médiatisation à outrance ? Le Canada a fait son travail, la balle est dans le camp de l’Europe. Et d’imposer le droit de porter l’arme du commerce roi au cœur de l’Europe.

Le Midi Libre
Reste que Le traité doit maintenant être ratifié par le Parlement européen, sans doute en décembre ou en janvier, et celui du Canada avant d’entrer en application partielle et provisoire. L’UE fera alors face à une autre montagne : sa nécessaire ratification par les différents Parlements nationaux et régionaux de ses États membres [...] Mais je suis sûr que l’application provisoire du traité sera la meilleure forme d’éducation, a-t-il (Donald Tusk, président du Conseil de l’Union européenne) ajouté. Un champ de rééducation populaire s’ouvre. Il s’est félicité du fait que le Ceta était l’accord de libre-échange le moins controversé qu’on puisse imaginer. Effectivement, et encore moins si l’accroc wallon n’avait pas déchiré le voile pudique... Pour le réparer la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström a promis : Nous devons nous engager dès le début avec les citoyens pour expliquer, écouter leurs inquiétudes, les amener à la table des négociations et s’assurer qu’il y ait plus de transparence et d’implication, a-t-elle néanmoins reconnu. Ce qui ne devrait pas être difficile.

Ouest-France
Un eurodéputé s’inquiète : Dans la lutte contre le terrorisme comme dans le combat pour le plein-emploi, l’Union souffre d’une absence de gouvernement qui met en péril son avenir. Une « absence » peut-être due à la présence de la main invisible du marché, guère connue pour sa grande transparence. C’est à voir.

La Voix du Nord
Et le marché continue de marcher : La partie qui se joue actuellement au niveau de l’Union fera peut-être même passer le Ceta pour un gentil hors d’œuvre. Car c’est avec la Chine, bientôt première puissance économique mondiale, que la commission négocie en ce moment. L’attribution à cette dernière du statut d’économie de marché permettrait de faciliter l’entrée dans l’Union des produits d’Extrême-Orient.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante