Chez Athiscar, des délégués qui ne décident pas dans leur coin

Portrait par Evelyne Salamero

L’équipe FO d’Athiscar : (de gauche à droite) Mohamed El Iba, Zine Abdenbaoui et Mokhtar Aloui. © DR

Mokhtar Aloui et ses camarades, chauffeurs de bus en région parisienne, ont rejoint FO en 2012. Deux ans après, le syndicat était majoritaire.

Chauffeurs de bus chez Athiscar (groupe Kéolis), en région parisienne, ils ont décidé en 2012 de se syndiquer à FO et de consacrer un maximum de leur énergie à son développement. Ils ont choisi FO parce que « l’autre syndicat fait de la cogestion et ne représente pas les salariés ». En mars 2014, FO est devenue majoritaire avec 49 % des voix. Mokhtar Aloui, délégué syndical, le « rassembleur » qui a entraîné les autres dans cette aventure après avoir lui-même été convaincu par un collègue retraité depuis, explique : « Le nouveau bureau a discuté et conclu qu’il fallait changer de méthode, avoir davantage d’échanges avec les salariés et que notre action parte des revendications issues de ces échanges. Les délégués n’ont pas à décider dans leur coin. »

Assemblée générale, grève et augmentation des salaires

L’équipe a mis en place une permanence d’une journée entière par mois pour « voir et écouter le maximum de personnes ». Il leur arrive aussi d’organiser des assemblées générales, comme quand, en mars dernier, les NAO (négociations annuelles obligatoires) se passaient très mal et que la grève a été votée. Une grève de 11 jours qui a permis d’obtenir une prime de 200 euros, l’augmentation de la part mutuelle de l’employeur et, souligne Mokhtar Aloui, de « rééquilibrer le rapport de forces avec le nouveau patron ». 

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante