Chez Phinia à Blois, FO obtient le respect de l’accord d’intéressement

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante

Après avoir assigné en justice l’entreprise Phinia de Blois pour non-respect d’un accord d’intéressement, FO obtient son application pleine et entière. Et ainsi le versement par l’employeur d’un complément de 150 euros aux 850 salariés du site.

Dans l’entreprise Phinia à Blois, fabricant de moteurs et de turbines pour l’automobile et qui emploie 850 salariés, les accords d’intéressement, renégociés chaque année, n’ont jamais posé problème. Mais en 2023, les relations entre les syndicats et la direction de l’usine se tendent au sujet de l’application de l’accord en vigueur : Malgré nos demandes récurrentes en CSE, le directeur ne nous a jamais donné d’information concernant un critère, celui de la qualité des pièces fabriquées, qui était l’un des cinq indicateurs composant l’intéressement. Ça a duré sept mois. Puis il a fini par nous annoncer que ce critère n’étant pas atteint, les salariés ne percevraient pas les 150 euros liés à la qualité, explique Pascal Foubert, DSC FO de Phinia. L’accord prévoyait pourtant d’informer le CSE sur l’ensemble des critères. Le syndicat FO et trois autres envoient alors un courrier à la direction en dénonçant le non-respect de l’accord et en demandant le rétablissement des 150 euros dans la prime d’intéressement. On a essayé d’en reparler. Mais rien n’y a fait. Le directeur ne voulait rien entendre. En avril 2023, sur un montant prévu de 1 300 euros, la prime versée aux salariés a donc été amputée de 150 euros. Nous ne pouvions pas laisser ça. C’est une question de respect du droit. On a signé un accord clair. On ne s’assoit pas sur les droits des salariés comme ça !, s’indigne le militant.

Une menace de procès décisive

Second syndicat chez Phinia, FO se tourne alors vers un avocat. Et décide d’attaquer l’entreprise en justice le 1er mars 2024, au tribunal judiciaire de Blois. La menace a visiblement porté. Après les rapports des avocats, préalables au procès, l’employeur a préféré payer, redoutant sans doute de perdre, analyse Pascal Foubert. En octobre dernier, après une note d’information, la direction a enfin versé les 150 euros manquants aux salariés. Une question de respect.

Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération