Chômage : une catégorie, ça va, trois, bonjour les dégâts

Revue de presse par Michel Pourcelot

Une baisse de 0,7% du nombre de chômeurs inscrits en catégorie A à Pôle emploi a été annoncée par le gouvernement ce lundi 26 octobre. Il s’en est réjoui comme bon nombre de médias mais certains n’ont pas oublié de se pencher sur les autres catégories.

Le Monde
« Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie ». Vraiment ?

La Dépêche
« Gros bémol cependant : le chômage de longue durée continue de gagner du terrain. Fin septembre, 2,43 millions de demandeurs d’emploi (+1,0% sur un mois, +10,4% sur un an), petite activité comprise, étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an. Les chiffres de septembre sont également moins bons si l’on intègre les demandeurs d’emploi ayant exercé une petite activité. Avec eux, le chômage reste à des niveaux record : 5,42 millions en métropole, 5,73 millions en France entière ». 5,7 millions de raisons de ne pas trop se réjouir.

La Dépêche
Même « l’Unedic, le gestionnaire de l’assurance-chômage, présentait ce mardi des prévisions assombries sur l’évolution du chômage dans le pays. Alors que l’organisme, comme la majorité des économistes, tablait jusqu’ici sur une amélioration sur le front du chômage pour la fin de cette année, l’Unedic repousse désormais l’espoir d’une légère embellie à 2016 ». C’est toujours demain que ça ira mieux.

L’Express
Aujourd’hui, les catégories jouent aux vases communicants : « Le fait que des chômeurs sortent des effectifs de la catégorie A ne signifie pas, loin de là, qu’ils en ont fini pour de bon avec le chômage. Beaucoup basculent en fait dans les catégories B et C, moins observées. Ce sont celles des nombreux demandeurs d’emploi qui ont exercé une petite activité professionnelle, comme des CDD ou de l’intérim, mais restent tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ».

La Croix
« C’est caractéristique de l’évolution du marché du travail, marqué par une grande précarité, ou flexibilité selon qu’on regarde cela avec les yeux du salarié ou du chef d’entreprise. À près de 70 %, les contrats signés sont des CDD de moins d’un mois. On assiste ainsi à un mouvement où les gens sortent de la catégorie A mais reviennent avant la fin du mois dans les catégories B ou C car leur contrat s’est arrêté », analyse Éric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Qui souligne que « la précarisation devient structurelle ».

Le Point
Et, pour qu’elle devienne institutionnelle, le Medef ne chôme pas : « il faut désormais continuer à lever les verrous à l’embauche en accélérant les réformes indispensables [...] Devant l’urgence de la situation, le Medef attend beaucoup de la réforme du Code du travail. » Flexibilité un jour, flexibilité toujours.


Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante