Clinique de La Muette : Ramsay Santé veut mettre ses agents d’entretien à la porte

InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

© Frederic ACHDOU/REA

Face au projet de sous-traitance du bio-nettoyage, des agents de la clinique ont entamé un bras de fer avec la direction. Ils sont en grève depuis le 15 novembre.

A près plus de dix jours de grève,  il y a de la fatigue mais surtout de la détermination, indique Éric Khat, délégué syndical FO à la clinique de La Muette, à Paris. Depuis le 15 novembre, des salariés de cette clinique, qui appartient au groupe Ramsay Santé, se mobilisent pour que la direction abandonne son projet d’externaliser les postes des agents des services hospitaliers chargés du bio-nettoyage et des services hôteliers vers l’entreprise Elior Santé. Quatorze personnes sont concernées, indique le délégué. Et la direction n’invoque aucun motif économique. Elle considère qu’elle n’est pas en capacité de gérer le bio-nettoyage car n’ayant pas les compétences, notamment pour former les agents. Or, elle en garde cinq dans divers blocs, explique Carmen Catarino, représentante syndicale FO au comité de groupe Ramsay Santé, pointant le paradoxe. Alors que jusqu’à présent les agents du bio-nettoyage sont sous la responsabilité de la directrice des soins, ce que prévoit la convention collective de l’hospitalisation privée dont dépendent la clinique et le groupe, la direction, pour rendre crédible son projet, voudrait faire croire que ces personnels ne sont pas chargés du soin, explique la militante. Or ils le sont puisque dans les établissements de soins privés et publics, la prise en charge est globale, ce qui inclut le bio-nettoyage.

Des agents en grande souffrance

Pour les salariés concernés, majoritairement des femmes, cette situation est source de souffrance.  Elles sont là depuis parfois plus de vingt ans. Après avoir été en première ligne l’année dernière, certaines ont eu le Covid. Et là, la direction les pousse vers la sortie. Pour elles, c’est horrible, s’indigne Éric Khat. Ce sont des personnes qui étaient payées au Smic, rappelle Carmen Catarino. Le Ségur leur a permis de gagner un peu plus. La direction a fait une étude comparative et soutient que ce transfert n’implique pas une baisse des salaires. Mais quid des autres droits sociaux, comme la prévoyance ?, interroge-t-elle.

 On le sait, souvent le fait de travailler en sous-traitance a un impact sur les conditions de travail. Notamment parce que l’entreprise cherche à faire baisser ses coûts pour être plus concurrentielle, souligne Éric Khat. Le CSE doit rendre son avis le 5 décembre.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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