Code du Travail : en attendant la surprise du chef (de l’État)

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Michel GAILLARD/REA

La « dernière ligne droite » des concertations avec les interlocuteurs sociaux sur la « réforme du code du Travail » s’est déroulée cette semaine, laissant une part d’ombre qui a intrigué la presse. Aperçus.

Le Monde
Pour la première fois depuis le début des concertations autour du projet de réforme du code du travail, premier chantier sensible du président Macron, les partenaires sociaux vont disposer d’un texte sur la base duquel discuter. Un bout d’ordonnance qui peut encore évoluer, assurent les différents acteurs. On va essayer de faire bouger les lignes jusqu’au bout, tant que nous n’avons pas la dernière version, celle qui sera rendue publique le 31 août, nous continuerons à pousser, indique M. Mailly. Pour lui, il n’est d’ailleurs pas exclu qu’un consensus puisse être trouvé avec le gouvernement. Tout en précisant : Ils connaissent nos positions, finalement tout dépendra de là où ils mettent le curseur. Ce qui est sûr, ajoute-t-il, c’est que si ça se passe mal, ce ne sera pas de notre faute.

Le Télégramme
D’autant que toutes les cartes ne sont pas sur la table, une partie du contenu des ordonnances restant inconnue. Les syndicats ont accepté le principe d’une longue négociation, même s’ils la qualifient plutôt de consultation. Un bon début. Cette semaine, c’est le détail des dispositions qui doit être révélé aux syndicats. Ils en connaissent déjà 80%, confiait Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, dès la fin de la session parlementaire. Pour autant, les 20 % restants portent sur les aspects les plus sensibles. In cauda venenum, le venin est dans la queue, disait les Romains. Le 31 août, le Premier ministre et la ministre du Travail dévoileront la totalité du texte que l’on annonce riche de près de 200 pages. Est-ce à dire que l’on a eu seulement les bonnes feuilles et que les mauvaises sont à venir ?

Le Journal du Net
La même chose, mais à l’envers, selon le premier ministre Édouard Philippe, ce jeudi 24 août au matin : en matière de réforme du code du travail, il a détaillé sa méthode de travail qu’il estime très différente de celle du gouvernement précédent au moment de la loi El Khomri. Pour l’ancien maire du Havre, François Hollande a fait en 2016 une réforme qui n’a pas été annoncée, expliquée, discutée dans les détails avec les organisations patronales. Nous avons fait tout l’inverse. Nous avons parlé pendant la campagne. On a commencé un intense travail de discussion avec l’ensemble des organisations syndicales. Sur la méthode, il y a une profonde transformation. Je préfère la méthode qui nous avons utilisée. Bref, le « Discours de la méthode », censé marcher en pays cartésien.

L’Obs
Mais, à l’Est, il y a du nouveau. Guerroyant contre les travailleurs détachés à Salzbourg (Autriche), mercredi 23 août, le chef de l’État a brandi son étendard protecteur. Interrogé sur le point de savoir s’il y aurait un Macron de gauche en Europe, soucieux de combattre la directive sur le travail détaché, et un Macron de droite en France, surtout préoccupé de libéraliser le travail, le président de la République s’est lancé dans une longue explication de sa politique économique et sociale, visant avant tout à en finir avec le chômage de masse, plaie de ces trente dernières années. Je veux profondément changer les structures économiques et sociales, a-t-il insisté. Je veux simplifier drastiquement les choses. Non, il n’oublie pas la protection des salariés, du reste, il propose un agenda de la protection. Il parle même de choc tectonique dans ce domaine…. Mais un choc peut en cacher un autre. Et un cadeau une mauvaise surprise…

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet