Coiffure : FO au contact des salariés

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Premier syndicat dans la coiffure, FO était présente au salon professionnel parisien MCB du 10 au 12 septembre, pour renseigner les salariés sur leurs droits, alors que les revendications salariales sont au plus haut dans le secteur. Suite à la dernière hausse automatique du Smic, intervenue en août, les quatre premiers échelons conventionnels (sur douze) sont inférieurs au salaire minimum légal.

C’est un symbole lourd de sens : 3 500 Guides des droits du salarié dans la Coiffure et l’Esthétique, édité par FO, premier syndicat dans ces deux secteurs, ont été distribués lors du salon professionnel parisien MCB du 10 au 12 septembre. Nous n’en avons jamais donné autant, commente Stéphanie Prat-Eymeric, secrétaire fédérale de la FGTA-FO en charge de ces deux secteurs.

Une nouvelle fois, FO a saisi l’opportunité de ce salon prisé des professionnels (50 000 visiteurs étaient attendus) pour aller au contact des salariés et des apprentis, et ainsi les renseigner sur leurs droits et le rôle joué par le syndicat dans les négociations de ces branches professionnelles. Pour la neuvième année, FO prend part au MCB précisait la militante, assurant une présence continue sur le stand situé au centre du salon. Lundi 12 septembre, elle y organisait, avec le soutien de la FGTA, un échange sur l’actualité sociale avec les partenaires de la branche et les interlocuteurs patronaux.

Pour l’occasion, FO était dûment représentée, notamment par les secrétaires fédéraux de la FGTA et par deux membres du bureau confédéral, Patricia Drevon et Cyrille Lama.

Le combat FO pour le pouvoir d’achat

Il faut dire que la rentrée sociale se confirme comme tendue, particulièrement dans la Coiffure. Alors que la fréquentation est quasi revenue à la normale, le secteur est marqué par une pénurie persistante de professionnels : 10 000 postes seraient non-pourvus, soit près de 9 %. Cette pénurie est révélatrice de la perte d’attractivité du secteur, mais aussi synonyme de dégradation des conditions de travail pour les salariés des salons. Les employeurs récoltent le fruit de ce qu’ils n’ont pas fait. Il est urgent de travailler à l’attractivité des métiers, en reconsidérant la question salariale, des conditions de travail, de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, commente la militante FO.

Alors que l’inflation flirte avec un niveau historique, ce qui est inédit depuis le milieu des années 1980 (5,9 % à fin août, sur un an), quatre des quinze échelons de la convention nationale collective de la coiffure sont inférieurs au Smic revalorisé au 1er août. C’est proprement inacceptable, tonne Stéphanie Prat-Eymeric. Au 1er mai, date de la précédente augmentation automatique du Smic, déjà les deux premiers échelons avaient été dépassés par le salaire minimum légal.

L’accord salarial signé par FO en février 2022 – le premier conclu dans la branche depuis 2018 ! – n’aura pas bénéficié à tous les salariés : Avant même l’extension de cet accord (en juin, NDLR), celui-ci avait été rattrapé, [dans ses éléments d’avancées, NDLR] par la revalorisation du Smic au 1er mai, rappelle Stéphanie Prat-Eymeric, qui avait demandé – dès avril – la réouverture des négociations 2022.

Prochaine réunion paritaire le 28 septembre

Face à l’absence de propositions patronales, le 30 juin, FO et trois organisations, constituées en intersyndicale, ont suspendu les négociations, sans toutefois rompre totalement les discussions.

La prochaine réunion paritaire est prévue le 28 septembre, mais les organisations patronales ont déjà annoncé la couleur : elles préfèrent que s’engage une réflexion sur les éléments de la rémunération (intéressement, primes, variables) dans le cadre d’un groupe de travail....

Le cahier revendicatif de FO reste, lui, inchangé. Elle revendique une mise en conformité, de la branche, (au Smic) qui préserve les écarts entre les différents échelons. Elle demande également la mise en place d’un 13e mois, d’un panier-repas ainsi que la révision de la part variable. L’urgence sociale est, et reste, l’augmentation des salaires. En l’absence de nouvelles grilles salariales, les salariés se retrouvent dans une extrême précarité avec l’inflation qui ne cesse d’augmenter, appuie Stéphanie Prat-Eymeric.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération