Coiffure : la FGTA-FO appelle le patronat à ne pas rentrer dans une impasse

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Alors qu’en octobre dernier, les organisations patronales s’étaient engagées à poursuivre en 2023 la revalorisation des métiers, déjà amorcée par un accord actant une hausse salariale moyenne de 4,54 %, elles sont déjà revenues sur leur position.

A près des années de disette salariale pour les salariés de la coiffure, l’accord obtenu en octobre dernier par la FGTA-FO était censé marquer un tournant. L’augmentation moyenne obtenue, de 4,54 %, portait enfin le premier niveau au-delà du montant du Smic (à 1 720 euros brut). Et les organisations patronales s’étaient engagées auprès de FO, organisation majoritaire, à maintenir une dynamique en 2023. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’elles fassent marche arrière. Les organisations patronales sont encore arrivées en commission paritaire sans mandat pour négocier, dénonce Stéphanie Prat-Eymeric, secrétaire fédérale à la FGTA-FO chargée du secteur, qui ne cachait pas son mécontentement à l’issue de la commission paritaire du 21 février.

Anticiper la prochaine revalorisation du Smic du fait de l’inflation

Le patronat est divisé. Certaines organisations invoquent la mauvaise santé économique du secteur. D’autres préfèrent une refonte de la classification. D’autres encore exigent d’attendre, le temps de faire un bilan de l’extension de l’accord signé en octobre, explique la militante FO, qui appelle les organisations patronales à ne pas rentrer dans une impasse. L’accord d’octobre ayant été étendu le 1er février, il faudra plusieurs mois pour faire un bilan de la revalorisation, appuie la secrétaire fédérale, qui souligne la nécessité de poursuivre la revalorisation des métiers. Il faut éviter que les premiers niveaux de la grille se retrouvent dépassés par la prochaine augmentation du Smic en raison de l’inflation [6,2 % en février, sur un an, NDLR]. Plus les employeurs diffèrent la revalorisation promise, plus l’augmentation à laquelle ils devront consentir sera importante, avertit-elle. Sans même parler des risques que ferait peser sur l’attractivité de la profession une absence de dynamique salariale et donc un nouveau tassement de la grille. Le secteur est confronté à d’importantes difficultés de recrutement, du fait du niveau des salaires et de la pénibilité. Remarquée dans les cortèges lors des mobilisations contre la réforme des retraites, la présence des salariés de la coiffure dit aussi leurs attentes en termes de reconnaissance de leur métier.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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